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L’interdiction des cryptomonnaies en Algérie est-elle une occasion manquée pour le pays?

30 juillet 2025

L’Algérie interdit les cryptomonnaies : que dit la nouvelle loi ?

Le 24 juillet 2025, l’Algérie a officiellement adopté la loi n° 25-10, parue dans le Journal Officiel n°48, venant renforcer son arsenal législatif contre le blanchiment d’argent. Ce texte, passé relativement inaperçu dans les grands médias, acte pourtant une décision lourde de conséquences : l’interdiction totale des cryptomonnaies sur le territoire national.

L’article 6 bis précise que sont désormais interdites :

  • L’émission, la possession, l’utilisation, l’achat et la vente de toute forme de cryptomonnaie ;
  • Le minage, désormais qualifié d’activité illicite ;
  • La promotion ou l’exploitation de plateformes d’échange, de portefeuilles numériques ou de services liés aux crypto-actifs.

Les contrevenants s’exposent à des peines de prison allant jusqu’à un an et des amendes pouvant atteindre un million de dinars algériens, soit environ 8000 euros.
Le texte justifie ces mesures par la nécessité de lutter contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la fraude fiscale.

L’Algérie marque une rupture nette avec la tendance mondiale

Cette décision radicale place l’Algérie à contre-courant d’un mouvement international clair : l’adoption encadrée et progressive des cryptomonnaies.

  • L’Union européenne a adopté en 2024 le règlement MiCA, un cadre réglementaire strict mais favorable à l’innovation crypto.
  • Les États-Unis ont validé des ETF Bitcoin, ouvrant les portes à une adoption institutionnelle de masse.
  • Le Salvador a fait de Bitcoin une monnaie légale dès 2021.
  • Même en Afrique, des pays comme le Nigeria, le Kenya, la Centrafrique ou le Maroc dernièrement expérimentent, régulent ou intègrent partiellement les actifs numériques dans leurs politiques financières.
  • Des pays plus discrets comme le Kazakhstan ou le Bhoutan possèdent des fermes de minage industrielles qui génèrent chaque année des millions de dollars de revenus.
  • Les pays pétroliers et gaziers comme l’Iran, la Russie, l’Arabie Saoudite ou les Émirats arabes unis utilisent le minage de Bitcoin au sein de leurs installations.

👉 L’Algérie se retrouve donc à la marge, aux côtés de pays comme la Chine ou l’Égypte, mais sans bénéficier ni d’un contrôle technologique centralisé, ni d’une vision d’avenir dans la blockchain.

Pourtant, l’Algerie dispose d’Uun potentiel immense… ignoré

1. Une énergie bon marché, atout stratégique

L’Algérie dispose d’atouts indéniables pour devenir un acteur majeur du minage de Bitcoin en Afrique :

  • Électricité à bas coût, notamment grâce au gaz naturel national ; L’Algerie fait partie des 3 pays au monde disposant d’une électricité bon marché. C’est une aubaine pour les mineurs de bitcoin.
  • Climat sec propice au refroidissement des machines ;
  • Territoire vaste, zones désertiques disponibles pour accueillir de grandes infrastructures.

👉 Ces conditions pourraient positionner l’Algérie comme un hub de minage écologique et stratégique à l’échelle du continent. Le pays pourrait grandement profiter d’installations de ferme de minage dans le sud du pays, grâce aux installation pétrolières.

—> Lire l’article :  » Les sociétés pétrolières réduisent leur impact environnemental grâce au Bitcoin« 

2. Une jeunesse connectée, dynamique et compétente

Les jeunes Algériens, de plus en plus familiers avec les cryptos, les wallets ou les plateformes décentralisées, auraient pu devenir des acteurs de la révolution Web3.
L’interdiction pure et simple crée un climat de peur, et pousse à la fuite des talents vers des pays plus ouverts.

Les conséquences économiques d’un tel blocage

  1. Perte d’opportunités fiscales et technologiques :
    Des revenus importants issus du minage ou des plateformes d’échange auraient pu renflouer les caisses publiques, tout en créant des emplois.
  2. Fuite des capitaux :
    Les investisseurs algériens, qu’ils soient de la diaspora ou locaux, éviteront d’injecter des fonds dans un pays où toute activité crypto est désormais passible de prison.
  3. Renforcement du marché noir :
    L’interdiction n’empêchera pas l’utilisation des cryptomonnaies, mais la déplacera dans la clandestinité, sans aucun cadre de protection pour les citoyens.

L’innovation ne peut pas être arrêtée

Internet, l’intelligence artificielle ou encore les smartphones ont, eux aussi, suscité des peurs à leurs débuts. La blockchain et les cryptos ne font pas exception.
Mais les nations qui choisiront d’accompagner cette transition plutôt que de la réprimer seront celles qui récolteront les fruits de la prochaine révolution financière mondiale.

L’Algérie est un grand pays en devenir qui peut devenir un géant en Afrique

Riche de minerais, de pétrole, de gaz, de paysages à couper le souffle, d’une jeunesse vive et instruite, et d’un passé chargé d’histoire, l’Algérie possède tous les atouts pour jouer un rôle majeur sur la scène africaine et internationale.
C’est un pays multicolore, complexe et puissant, à la croisée des mondes arabe, méditerranéen et africain.
👉 Ce potentiel immense mérite une vision à long terme, capable de transformer les ressources du sol et de l’esprit en leviers de souveraineté, de prospérité et d’innovation.

Une autre solution médiane est encore possible

Il n’est pas trop tard pour que l’Algérie revoie ou limite sa position actuelle. Sans nécessairement légaliser immédiatement l’usage des cryptomonnaies pour le grand public, l’État pourrait envisager une ouverture partielle, en autorisant le minage sous contrôle public ou encadré par des licences. Cela permettrait au pays de tirer profit de ses ressources énergétiques abondantes, sans pour autant perdre le contrôle du système financier.

De nombreux pays ont opéré des revirements stratégiques après des interdictions initiales. Le Nigeria, par exemple, confronté à un usage massif des cryptomonnaies malgré l’interdiction de 2021, a finalement opté pour une réglementation plus souple en 2023, en reconnaissant les plateformes d’échange et en tentant d’intégrer cette activité dans son système économique.

👉 Plutôt que de combattre une technologie en pleine expansion, l’Algérie pourrait adopter une approche pragmatique, en lançant une étude nationale sur les opportunités du minage, en consultant experts, ingénieurs et économistes, et en testant des projets pilotes dans des régions peu exploitées.

Dans un monde en pleine mutation, il est plus risqué de rester figé que d’oser expérimenter intelligemment.

Il est encore temps, peut-être, de revoir cette position à l’avenir.
Mais pour l’instant, l’Algérie vient de manquer un rendez-vous stratégique avec le progrès

La Rédaction ZoneBitcoin

Passionnés par le Bitcoin, nos rédacteurs tentent de démocratiser leurs connaissances à travers des articles variés et touchant différents sujets.

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