un NFT n'est pas JPEG

Non, les NFT ne sont pas des JPEG mais les startups de demain!

14 novembre 2021

Oui, c’est bien ce qu’on lit dans la presse généraliste qui persiste à parler des NFT. La médiatisation n’est pas un problème en soi, c’est même une très bonne chose dans l’absolu. Cela met de la lumière sur ce phénomène fulgurant que sont les NFT et permet de faire découvrir les cryptomonnaies à une audience plus large.

Le problème, ce n’est pas de braquer les projecteurs sur les NFT, vous l’aurez compris. Le problème, c’est de ne pas expliquer ce dont il s’agit réellement. Le problème, c’est de décrire les NFT sans cherchez à expliquer. (Il y a une très grande différence entre le fait d’expliquer et de décrire mais ce n’est pas le propos de ce court article).

Le propos, précisément, ici, c’est de persister à réduire les NFT à des fichiers JPEG. Cette réduction ne vous offusque pas? Eh bien, moi, personnellement, elle m’indigne au plus haut point.

Réduire les NFT à des JEPG revient à la même chose que de réduire les oeuvres d’art picturale à des canevas remplis de tâches de peintures.

On confond le medium avec l’objet. On confond le signifiant avec le signifié. Bref, on fait un raccourci trompeur qui cache toute la valeur interne et tangible des NFT.

Affirmer avec autant d’aplomb que ce ne sont que des images numériques à de quoi déconcerter quiconque s’y connait quelque peu dans la technologie de la blockchain….

Je suis même attérée ( le mot n’est pas exagéré) de voir la récurrence de cette réduction surnoise. Je peux aussi parfaitement entendre que la compréhension de ce phénomène ne soit pas évident. Je peux, cependant, moins comprendre la paresse intellectuelle de certains journalistes qui ne veulent pas « creuser » davantage le sujet. Rester en surface, c’est une chose mais cela devient dangereux lorsque cela se répand en désinformation.

Avant de poursuivre, je dois néanmoins préciser que ce n’est pas ici un pamphlet contre les journalistes. Loin de moi cette attaque gratuite, je cherche davantage à minimiser dans le futur ce genre de mésaventure intellectuelle…

J’imagine que les journalistes en question tentent de trouver leurs réponses en allant sur les réseaux sociaux? Ils découvrent alors les influenceurs les plus en vogue et pompent les informations hasardeuses (souvent médiocres) qu’il y trouvent? Comment diable font-il leur travail d’investigation?

Quand bien même ce serait difficile de comprendre le fonctionnement, ce n’est pas une excuse pour bâcler la recherche. Désolée de vous le rappeler, ici.

Si vous recherchez de l’information sur les NFT, il serait recommandé de vous renseigner auprès des acteurs majeures qui oeuvre à cette technologie. Cherchez les bonnes sources. Certaines personnes ont des connaissances rares et pointues sur le sujet. Elles ne demandent qu’à transmettre leurs connaissances. Interrogez-les. Questionnez-les. Récupérez les informations qui vous manquent.

Lisez la presse spécialisée. Sélectionnez vos sources. Il y a beaucoup de personnes dans la sphère crypo qui n’ont eux-mêmes pas compris les enjeux des NFT….Cela les dépasse de bien des manières. La théorie et la conceptualisation n’est pas leur forts. Encore une fois, et je le précise, ce n’est pas une critique. Ce n’est pas dans leurs aspirations d’une part et d’autre part, ils n’ont pas tous les compétences analytiques pour pourvoir le faire. N’est pas Thomas Piketty qui veut. Et des personnes avec un recul suffisant pour théoriser certaines idées dans la cryptomonnaies sont rares…Et, souvent (hélas) peu visibles…

Au fond, je ne vous apprends rien, vous le savez.

Et, pour finir cet article, j’imagine que vous vous demandez  » Ok, mais alors, mais on ne sait toujours pas ce que sont les NFT si ce ne sont pas que des JPEG? ».

Je vous entends.

Et je me dois de rétablir la vérité, autant que je le peux.

Pour résumé et surtout pour aiguiser votre curiosité, je vais commencer par une réduction moi-aussi ( qui se veut plus juste, en revanche) : Les NFT, c’est simplement une nouvelle forme d’entreprise où chaque détenteurs de NFT fait partie de ce qu’on peut considérer comme des actionnaires.

Oui, si vous deviez résumer et réduire, les NFT, dites-vous que c’est ça, même s’il y a des particularités. Il y a en effet plusieurs types de NFT.

Ces derniers peuvent représentent néanmoins toujours un actif (tout comme un autre qu’il s’agisse de l’or ou d’une action d’une entreprise) qui à une existence justifiée dans un cadre donné. Cela peut être un cadre juridique, sociétal ou entrepreneurial (très souvent, c’est la forme choisi).

Cela peut représenter un personnage dans un jeu vidéo, la part d’un bien immobilier, le certificat d’un diplôme, une oeuvre digitale, des « parts » concrètes dans une entreprise, etc.

Voilà pour résumer, ici. Charge à vous d’explorer ce sujet passionnant à maint égard et qui pourrait bien changer la face de notre économie, ou tout du moins, le modèle économique de certaines de nos entreprises.

C’est peut-être même là l’occasion de repenser nos idéologies économiques et repousser toujours plus loin les frontières du possible. Ahaha, des belles phrases ampoulés qu’on aime tous, n’est-ce pas?

Pourtant, c’est une affaire très sérieuse. C’est tout aussi inouïe que ça ne l’était au commencement de Facebook quand Mark Zuckerberg arguait qu’il voulait rendre le monde meilleur. Rien que ça.

C’est la possibilité même de réformer le paradigme des modèles économique dans son ensemble. Un nouveau modèle est né, et ce, rendu possible par la décentralisation inhérente de la technologie de la blockchain. Les détenteurs de NFT participent à un projet défini en amont et dans lequel les NFT ont un sens et une utilité. Cela peut être un avatar ou un personnage d’un jeu ou même la part d’une entreprise pour bénéficier d’exclusivités et d’avantages.

C’est encore flou? Vous voulez un exemple concret, j’imagine?

Je peux vous donner l’exemple d’un restaurant qui vendrait des NFT à travers lesquels les détenteurs pourraient bénéficier de réduction sur la carte. Ils pourraient aussi avoir accès à un banquet organisé ponctuellement. Le NFT sert ici à faire partie d’un club fermé tout comme cela existe dans l’économie réelle.

Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres tout aussi intéressants et novateurs.

Le NFT n’est que l’embryon d’une nouvelle forme de business avec un modèle novateur et qui peut être bénéfique pour tous. Le NFT fonctionne en parallèle avec des DAO, des organisations décentralisées autonomes dans laquelle tous les membres ont le même rôle…

Bref, les NFT ne sont que les actifs de ce qu’on pourrait appeler des néo-startups ou des crypto-startups (Je viens pour l’occasion de façonner le terme sans trop savoir s’il a déjà été utilisé ou pas).

Bref, appelez cela des des startups de demain, car c’est bel et bien de ce dont il s’agit.

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Ines Aissani

Éditrice du journal ZoneBitcoin, tombée dans le terrier du Bitcoin et farouchement convaincue qu'il peut apporter une solution aux problématiques liée à l'inclusion financière.

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