bitcoin Asie

Qu’en est-il des régulations Bitcoin et des cryptos en Asie ?

10 février 2024

L’Asie, berceau de l’innovation technologique, se positionne aujourd’hui comme un acteur majeur dans le domaine du bitcoin et des cryptomonnaies en général. Cependant, la réglementation de ces actifs numériques varie considérablement d’un pays à l’autre.

En effet, les gouvernements asiatiques adoptent des approches réglementaires variées, créant ainsi un paysage complexe et fragmenté. Nous aborderons dans cet article les différents aspects de l’évolution réglementaire en Asie, ainsi que leur impact dans cette région de la planète.

La Chine : Restriction stricte des cryptoactifs et développement de la CBDC

La Chine a une histoire complexe avec le bitcoin et les cryptomonnaies. D’abord en 2013, le gouvernement a reconnu le Bitcoin comme une “marchandise virtuelle” et a interdit aux institutions financières de s’y impliquer. Ensuite en 2017, il interdisait les échanges de cryptomonnaies et les ICO (Initial Coin Offerings). Cette décision a été prise en raison des inquiétudes concernant la volatilité des cryptomonnaies, ainsi que leur utilisation potentielle pour le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

L’interdiction des ICOs et des exchanges

L’interdiction des ICOs et des exchanges a eu un impact majeur sur le marché des cryptomonnaies en Chine. Le volume de transactions a chuté de manière significative et de nombreuses entreprises chinoises de cryptomonnaies ont été contraintes de fermer leurs portes. Cependant, l’interdiction n’a pas réussi à empêcher complètement la population chinoise d’investir dans les cryptomonnaies. La preuve, de nombreux Chinois continuent à acheter et à vendre de la crypto sur des exchanges étrangers.

Par ailleurs, en réponse à la montée des cryptomonnaies, la Banque centrale chinoise (PBOC) développe sa propre monnaie numérique. Il s’agit du yuan numérique, une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) qui est émise et contrôlée par la PBOC. Le yuan numérique est actuellement en phase de test et n’a pas encore été lancé au grand public. Cependant, le gouvernement chinois aurait l’intention de faire de celui-ci la monnaie numérique dominante en Chine.

Japon : Reconnaissance légale et cadre réglementaire clair des cryptomonnaies

Contrairement à la chine, le Japon s’est imposé comme un leader mondial dans l’adoption de la crypto. Il leur a accordé une reconnaissance légale en établissant un cadre réglementaire clair. Cette approche proactive a permis de créer un environnement favorable à l’innovation tout en protégeant les investisseurs.

Reconnaissance des cryptomonnaies comme moyen de paiement au Japon

En 2017, le Japon a déclaré le Bitcoin comme un “moyen de paiement légal“, à l’instar de la monnaie fiduciaire. C’était une décision osée et elle a su donner un coup de pouce à l’acceptation des cryptomonnaies par les commerçants et les entreprises. En conséquence, de plus en plus de points de commerces acceptent désormais Bitcoin, Ethereum et autres cryptomonnaies comme mode de paiement.

Autorisation et régulation des exchanges

Le Japon a mis en place un système d’enregistrement obligatoire pour les plateformes d’échange de cryptomonnaies. Par conséquent, les exchanges doivent se conformer à des exigences strictes en matière de sécurité, de lutte contre le blanchiment d’argent et de protection des investisseurs. Cette politique japonaise a en effet un but précis, celui de garantir un environnement de trading sûr et transparent.

Mesures de protection des investisseurs

Le gouvernement japonais a mis en place plusieurs mesures pour protéger les investisseurs contre les risques liés à l’utilisation des cryptos. Par exemple, l’Agence des services financiers (FSA) publie régulièrement des avertissements sur les risques et encourage les investisseurs à faire preuve de prudence. De plus, les exchanges sont tenus de fournir des informations claires et transparentes aux investisseurs sur les risques et les frais associés aux transactions crypto.

Corée du Sud : Entre restriction et encouragement des cryptomonnaies

La Corée du Sud a une relation tumultueuse avec les cryptomonnaies. En 2017, le pays a interdit les échanges de cryptomonnaies anonymes, provoquant une chute des prix. Cependant, l’année suivante, le gouvernement assouplissait sa position en mettant en place des réglementations plus favorables.

Il convient aussi de noter que plus tard en 2021, la Corée du Sud a mis en place une loi sur les actifs cryptographiques. Celle-ci exige des échanges de s’enregistrer auprès du gouvernement et de respecter des règles strictes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. La loi a également introduit une taxe sur les gains en capital sur les transactions de cryptomonnaies.

Encouragement à l’innovation dans la blockchain

Malgré ses restrictions sur les transactions de cryptomonnaies, le gouvernement sud-coréen encourage l’innovation dans la technologie blockchain. Le pays a investi des millions de dollars dans la recherche et le développement de la blockchain. Il met aussi en place un certain nombre d’initiatives pour promouvoir l’adoption de la technologie.

En bref, ce qu’il faut retenir c’est que la Corée du Sud opte pour une approche prudente vis-à-vis des cryptomonnaies. Le gouvernement cherche à protéger les investisseurs tout en encourageant l’innovation dans la technologie blockchain.

Singapour : Hub de la cryptomonnaie en Asie

Singapour se positionne comme un leader en matière d’adoption de la cryptomonnaie en Asie. Le gouvernement adopte une approche favorable et met en place une réglementation progressive pour soutenir l’innovation tout en protégeant les consommateurs.

Dans ce cadre, l’Autorité monétaire de Singapour (MAS), l’organisme de réglementation financière du pays, s’engage à créer un environnement propice à l’essor de la technologie blockchain. En effet, la MAS reconnaît le potentiel de la blockchain pour transformer les services financiers et encourage son développement responsable.

Création d’un environnement propice aux entreprises blockchain

Pour attirer les entreprises blockchain et les startups du monde entier, Singapour a mis en place plusieurs initiatives. En fait, le pays offre un environnement fiscal favorable, une infrastructure numérique de pointe et un bassin de talents hautement qualifiés.

D’ailleurs, grâce au programme “MAS Sandbox” les entreprises peuvent tester et développer des solutions blockchain innovantes dans un environnement réglementé. Le “Blockchain Innovation Programme” offre aussi des subventions et un soutien aux entreprises qui développent des applications blockchain.

Régulation des exchanges et des offres de tokens

Afin d’      encadrer au mieux Bitcoin et ses pairs, Singapour s’est dotée d’un cadre réglementaire clair pour les exchanges crypto. Par exemple, le “Payment Services Act” (PSA) exige que les exchanges cryptographiques obtiennent une licence auprès de la MAS. Cette licence garantit que chaque échange respecte des normes strictes en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (AML/CFT) et de protection des consommateurs.

Parlons également du “Token Taxonomy Framework” de la MAS, qui classe les tokens en fonction de leurs caractéristiques et de leurs fonctions. C’est un programme qui permet aux investisseurs de mieux comprendre les risques et les avantages associés à chaque type de token.

Diversité des approches en matière de cryptomonnaies dans divers pays d’Asie

En dehors des pays cités ci-dessus, plusieurs autres font aussi des efforts pour régulariser les cryptos sur leur sol.

Inde : Premier pays de l’adoption des cryptomonnaies

En 2018, la Reserve Bank of India (RBI) a interdit aux institutions financières de traiter les transactions liées aux crypto-actifs. Cette décision a été annulée par la Cour suprême en 2020, mais le gouvernement continue d’explorer des options pour réglementer le secteur. Cependant, cela ne ralentit pas l’adoption en masse de la cryptomonnaie en Inde.

Bhoutan : Le pays avec des fermes de minages “secrètes”

Le Bhoutan, pays enclavé dans l’Himalaya qui est connu pour l’élaboration de l’indice de développement du “Bonheur National Brut” possède des fermes de minage de bitcoin. Bien que cela a été une activité secrète, il s’avère que le gouvernement s’est ouvert à cette nouvelle source de revenu. Le pays dispose d’un coût en électricité parmi les plus bas du monde et attire de fait, de nombreux mineurs.

Malaisie, Thaïlande, Philippines : Des cadres réglementaires en évolution

La Malaisie, la Thaïlande et les Philippines adoptent une approche plus progressive envers Bitcoin et les altcoins. Ces pays ont mis en place des cadres réglementaires pour superviser le secteur et protéger les investisseurs.

En Malaisie, la Securities Commission Malaysia (SC) a publié des directives pour les échanges de cryptomonnaies. La SC exige que les plateformes s’enregistrent auprès d’elle et respectent des exigences strictes en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (AML/CFT).

En Thaïlande, la Securities and Exchange Commission (SEC) a classé les cryptomonnaies comme des actifs numériques et a mis en place des règles pour les ICO et les échanges. La SEC thaïlandaise exige que les investisseurs passent un test d’adéquation avant de pouvoir investir dans des cryptomonnaies.

Aux Philippines, la Bangko Sentral ng Pilipinas (BSP) a publié des directives pour les échanges et a averti les investisseurs des risques liés à ces actifs. En effet, la BSP n’a pas interdit les cryptomonnaies, mais elle encourage les investisseurs à faire preuve de prudence.

Tendances émergentes en matière de cryptomonnaie en Asie

Ces dernières années, on peut dire que l’Asie est devenue un pôle d’innovation et d’adoption phare des actifs numériques. Des pays comme la Chine, le Japon, la Corée du Sud et Singapour s’affirment comme des leaders dans ce domaine. Cette dynamique s’accompagne d’une volonté croissante de collaboration entre les pays de la région. Voici quelques exemples concrets de collaboration :

  • Partage d’informations et de meilleures pratiques : Les pays asiatiques s’organisent pour partager leurs expériences en matière de réglementation et de supervision des crypto-actifs.
  • La mise en place de la plateforme d’échange de données de l’ASEAN pour faciliter l’interopérabilité des systèmes de blockchain et stimuler l’innovation dans la région.

En conclusion, l’Asie est un marché en pleine expansion pour l’industrie crypto. La coopération régionale, la mise en place de réglementations adéquates et l’innovation technologique seront les clés du développement durable de cet écosystème dans les années à venir. On peut donc s’attendre à une convergence progressive des approches entre les pays de la région, avec un accent mis sur la protection des investisseurs, la lutte contre les activités illicites et la préservation de la stabilité financière.

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Moctar Bouraima

Je suis passionné par ce que peut apporter le Bitcoin en terme d'émancipation financière et c'est avec une grande joie que je partage mes articles sur le sujet ; Qu'il s'agisse de la blockchain, du web 3, de la DeFi, car je sais que cela participe d'une manière ou d'une autre à faire avancer l'écosystème.

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