Dans un monde où les inégalités financières sont de plus en plus criantes, Bitcoin émerge comme une solution prometteuse pour résoudre l’effet Cantillon et réduire les disparités économiques. L’effet Cantillon, théorisé par l’économiste irlandais Richard Cantillon au XVIIIe siècle, décrit comment la création monétaire favorise en premier lieu les premiers bénéficiaires, au détriment des plus éloignés de la source de création monétaire.
Cependant, Bitcoin propose une alternative radicalement différente en termes de distribution monétaire. En tant que crypto-monnaie décentralisée, Bitcoin offre une approche plus équitable et transparente, permettant de réduire l’effet Cantillon et de promouvoir une redistribution plus égalitaire des richesses.
Dans cet article, nous explorerons comment Bitcoin peut réduire l’effet Cantillon et les inégalités financières qui en découlent.
Le phénomène de l’effet Cantillon
L’effet Cantillon, également connu sous le nom de “théorie de l’inflation différenciée”, décrit comment la création monétaire a un impact progressif et différencié sur les prix au fur et à mesure que la monnaie se propage dans l’économie. Selon Richard Cantillon, les bénéficiaires de la création monétaire dépendent de la configuration institutionnelle de l’État. Au XVIIIe siècle, cela signifiait que les personnes les plus proches du roi et des riches en profitaient davantage, tandis que les plus éloignées étaient lésées.
Dans on oeuvre théorique “Essai sur la nature du commerce en général“, Richard Cantillon explique qu’une injection de monnaie dans l’économie va avoir un un effet progressif et différencié sur les prix au fur et à mesure que la monnaie circule depuis le point où elle a été émise.
Autrement dit, lorsqu’il y a une augmentation de la masse monétaire, les personnes qui en bénéficient en premier peuvent voir leur richesse augmenter, tandis que celles qui en bénéficient en dernier peuvent subir une augmentation des prix et une dévaluation de leur pouvoir d’achat.
L’effet Cantillon est plus pertinent que jamais, en particulier avec la crise économique causée par la pandémie de COVID-19. Selon une publication de la Banque de France, le taux de croissance monétaire est “passé de 5 % à environ 12 %, ce qui correspond à un flux annuel de 1 589 milliards d’euros.
Les politiques monétaires des banques centrales ont entraîné une explosion des fortunes des milliardaires, comme nous l’indique le journal LeMonde qui s’appuie sur les chiffres donnés par l’agence Oxfam. Pendant la crise du COVID-19, “La fortune cumulée des milliardaires a augmenté de 5 000 milliards de dollars, pour atteindre son niveau le plus élevé à ce jour, 13 800 milliards”.
“Les riches sont encore plus riches deux ans après le début de la pandémie de Covid-19”. Plus encore, on compte “désormais un nouveau milliardaire toutes les vingt-six heures, alors que 160 millions de personnes sont tombées dans la pauvreté au cours de la même période, calcule l’ONG.
La crise du COVID qui a entrainé un accroissement sans précédent de la masse monétaire a permis d’enrichir les plus riches et d’appauvrir les plus pauvres. Cette accroissement des inégalités soulève des préoccupations quant à l’équité et à la stabilité financière dans le monde.
Bitcoin comme solution à l’effet Cantillon
Un accès démocratique à la monnaie
Bitcoin propose une alternative radicalement différente en termes de distribution monétaire. Contrairement aux monnaies fiduciaires contrôlées par les banques centrales, Bitcoin est une crypto-monnaie décentralisée qui repose sur la technologie blockchain.
Au lieu de permettre aux banques centrales de créer de l’argent à partir de rien, Bitcoin utilise un processus appelé “minage” pour introduire de nouveaux bitcoins dans le système. Les mineurs de Bitcoin résolvent des problèmes mathématiques complexes et sécurisent le réseau en échange de récompenses en bitcoins. Cette approche mathématique garantit que la création monétaire ne profite pas uniquement à une poignée de privilégiés, mais plutôt à ceux qui contribuent à la sécurité et à la stabilité du réseau Bitcoin.
Transparence et égalité des chances
Une autre caractéristique clé de Bitcoin est sa transparence. Toutes les transactions effectuées avec Bitcoin sont enregistrées de manière immuable sur la blockchain, un grand livre public accessible à tous. Cela signifie que chaque transaction est vérifiable et auditable, éliminant ainsi les possibilités de manipulations et de favoritisme.
De plus, Bitcoin offre une égalité des chances pour tous les participants. Toute personne disposant d’un accès à Internet peut participer au réseau Bitcoin en tant qu’utilisateur, mineur ou commerçant. Dans l’absolu, il n’y a pas de barrières d’entrée ou de restrictions basées sur le statut social, la nationalité ou la richesse. Cela ouvre de nouvelles opportunités économiques pour les personnes sous-bancarisées ou exclues du système financier traditionnel.
Cependant, il est important de rappeler l’équipement pour pratiquer le minage devient toujours plus coûteux rendant l’activité du minage toujours plus financièrement sélective.
Protection contre l’inflation et la dévaluation des monnaies fiduciaires
Bitcoin peut également offrir une protection contre l’inflation et la dévaluation des monnaies fiduciaires. Contrairement aux monnaies nationales, dont l’approvisionnement est contrôlé par les banques centrales, Bitcoin a été conçue comme une monnaie avec une émission stricte de bitcoin. Le nombre limité de bitcoins à 21 millions rend alors impossible la création monétaire excessive. Le bitcoin est alors une monnaie “déflationniste” par principe car l’offre est limitée alors que la demande peut toujours croitre.
De plus, Bitcoin est un actif décentralisé et indépendant des gouvernements et des institutions financières. Cela signifie que les fluctuations de la valeur de Bitcoin ne sont pas directement liées aux politiques monétaires ou économiques d’un pays spécifique. En tant que réserve de valeur alternative, Bitcoin offre une protection contre la dévaluation des monnaies fiduciaires, et une plus grande stabilité financière à long terme.
Les limites du Bitcoin à réduire les inégalités
Bitcoin offre une solution prometteuse pour résoudre l’effet Cantillon et réduire les inégalités financières. En tant que crypto-monnaie décentralisée, Bitcoin offre une distribution plus équitable des richesses, une transparence accrue et une protection contre l’inflation et la dévaluation des monnaies fiduciaires.
Alors que les politiques monétaires des banques centrales continuent d’imprimer des billets selon les circonstances et les plans de sauvetage, Bitcoin émerge comme une alternative égalitaire et résistante à l’inflation.
Cependant, Bitcoin ne peut pas résoudre complètement l’effet Cantillon, car il n’élimine pas les inégalités et les disparités de richesse qui existent dans la société. On peut en effet noter la distribution initiale inégale du bitcoin. Les premiers mineurs et détenteurs de Bitcoin ont pu accumuler des quantités significatives de cette crypto-monnaie à un coût relativement bas. Cela a créé une disparité de richesse dès le début, ce qui est en fait, quelque peu similaire à l’effet Cantillon où ceux qui en bénéficient en premier ont un avantage par rapport aux autres. Ainsi, ce qu’on appelle les “Whales” (baleines) peuvent manipuler les prix. De même, des personnalités qui possèdent le plus de bitcoin, comme Michael Saylor pourraient profiter d’un privilège “aristocratique” sur les autres détenteurs.
Mot final
Pour conclure, même si le Bitcoin peut participer à réduire les inégalités, il ne peut pas non plus les éradiquer avec un coup de baguette magique. Les problèmes d’inégalités et de distribution inégale des richesses doivent être abordés par des politiques économiques et sociales plus larges et ne peuvent pas être résolus uniquement par l’utilisation du Bitcoin ou d’autres crypto-monnaies.
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