C’est certainement l’application de la blockchain la plus connue et la plus relayée par les médias : celle du cadastre et du foncier en général.
On sait comme la problématique du foncier est épineuse en Afrique et pour beaucoup de pays du continent, c’est un véritable casse-tête.
C’est aussi ce qui explique pourquoi l’engouement autour de la blokchain pour résoudre les problèmes du cadastre est aussi intense.
Réussir là où les gouvernements ont échoué?
Il ne s’agit pas ici d’intenter un procès aux gouvernements. On est suffisament au fait de l’histoire africaine pour savoir que les obstacles au dévelopement se situent à plusieurs niveaux et ont plusieurs sources, souvent indépendantes des gouvernements.
Non, ce qu’on veut montrer lorsqu’on dit “réussir là où l’État à échoué”, c’est plutôt le fait que la blockchain semble avoir beaucoup plus d’impact que tout ce qui a été connu jusque là.
Cet article est là pour en attester.
Tout d’abord, précisions de quoi nous parlons. La technologie de la blockhain pour résumé, est un système qui permet d’enregistrer dans un grand registre numérique toutes sortes d’opérations définies.
Ainsi, dans la blokchain du Bitcoin – la plus notoire de toutes les blockchain- on enregistre toutes les opérations financières d’envoi et de réception de bitcoin.
La blokchain est par principe inviolable et transparente dans le sens où tout le monde peut consulter les données enregistrées dans la blokchain. De même, il est impossible de falsifier la moindre données enregistrée car cette technologie s’exécute de façon décentralisée avec plusieurs ordinateurs liés les uns aux autres. Par conséquent, pour modifier la moindre donnée, il faudrait que plus de la majorité des ordinateurs travaillent de concert pour modifier une donné. Techniquement, c’est très difficile et en terme d’énergie, ce serait titanesque.
Enfin, l’on voit déjà ici, ne serait-ce que dans la description simplifiée de la blockchain comment elle pourrait venir à bout de nombreux problèmes, et notament du foncier.
Un cas pratique au Ghana: BitLand
De toute évidence, c’est au Ghana, que nous verrons le premier exemplaire d’une application de la blokchain pour résoudre les failles du cadatre ghanéen.
Ce projet est porté par une jeune entrepreneur, Naigamba Mwinsuubo qui a fondé l’entreprise BitLand. C’est encore considéré comme un projet pilote, tant cette technolologie est encore à ses débuts.
BitLand permet aux personnes privées qui le souhaitent de réaliser l’arpentage de leurs territoires qui sera enregsitré sur une blockchain.
D’une part, beaucoup de citadins n’ont toujours pas d’adresse postale physique, pour la simple et bonne raison qu’ils se trouvent bien souvent dans des terres non encore repertoriées.
D’autre part, d’un point de vue purement juridique, le régime foncier souffre de clarté et de modernité.
Beaucoup de personnes craignent d’être dépossédés de leurs terres. La confiance envers un système bancal à beaucoup de conséquences néfastes pour l’économie générale d’un pays. Comment demander un prêt bancaire pour l’acquisition d’un bien si celui-ci risque d’être légué à une autre personne?
C’est tout le secteur de l’investissement dans l’immobilier qui se voit privé de croissance.
Ce sont là, les vraies difficultés de la situation du foncier en Afrique et au Ghana. C’est aussi pourquoi la blokchain semble être la solution adéquate pour ce type de problématique.
Concrètement, quelles solutions?
Eh oui, on est maintenant curieux et en droit de se demander concrètement, en quoi la blockchain pourrait résoudre les problèmes du cadastre africain. Venons-en donc au fait.
Rappelons qu’au Ghana, plus de 90% des zones rurales ne sont pas encore répertoriées. C’est-à-dire qu’elles n’existent pas encore d’un point de vue cadastrales. Ce sont des terres non enregistrées dans l’administration étatique.
Alors, ce que pourrait apporter la blokchain dans le cadastre Ghanéen, c’est d’une part, la possibilité d’enregistrer les terres sur un énorme registre. Puis, les titres de propriété pourront être inscrits sur la blockchain sans aucune possibilité de pouvoir trafiquer ces informations.
Faisons ici une parenthèse pour rappeller à quel point la remise en cause des titres de propriétés finit trop souvent dans des tribunaux tant les falsifications sont nombreuses…
L’innovation blockchain permettrait alors de pouvoir numériser le cadastre pour offrir un système pérenne et stable. On pourra retracer chaque transaction pour savoir qui est le véritable propriétaire. Plus besoin de titre foncier papier, tout sera enregistré dans la blokchain. Plus besoin de falsification extrême, puisque la Blokchain empêche toute fraude…
Les institutions du régime foncier vont se retrouver alléger et tout le support sera enfin numérique.
Un projet pilote suivie par d’autres pays africains?
C’est en effet la question la plus pertinente à se poser. Y aura-t-il d’autres initiatives de la sorte? En Afrique et peut-être même en Europe, même si en Europe, la question sera tout aussi délicate dans la mesure où le cadastre est déjà numérisé. Le pont sera peut-être et vraisemblablement plus facile à franchir.
Néanmoins, que ce soit en Afrique ou dans les pays les plus développées, la mise en place ne sera pas facile car cela reste fondamentalement une technolologie nouvelle et complexe.
De manière générale, on sent la nécessité à présent d’appuyer des projets comme BitLand. Il appariat nécessaire que de plus en plus d’informations circulent sur les possibilités de la blokchain et que de plus en plus d’entrepreneurs saisissent l’occasion de résoudre des problétaiques du développement avec cette formidable technologie.