Si certaines personnes ont douté de l’engagement du nouveau président libertarien Javier Milei concernant l’adoption du Bitcoin dans le pays, un nouvel ensemble de lois semble dissiper le doute.
En effet, Javier Milei a mis en ordonne un décret composé de 300 déréglementations visant à réduire, voire à éliminer les barrières administratives entre les agents commerciaux. Sans passer par le Congrès, le président “anti-système” veut alors éliminer des décennies de contrôles étatiques afin d’autoriser la privatisation des entreprises. Par ces nouvelles réglementations, la possibilité d’accepter le bitcoin et d’autres cryptomonnaies ( dont des sablecoins) comme des moyen de paiement légitime a été énoncé.
Ainsi, la Ministre des Affaires étrangères de l’Argentine Diana Mondino a confirmé que désormais il sera possible de conclure des contrats en Bitcoin ou dans toute autre crypto pour tous les opérateurs du pays.
Elle a ajouté “Nous ratifions et confirmons qu’en Argentine, des contrats peuvent être conclus désormais en Bitcoin. Et aussi dans toute autre cryptomonnaie et forme, telle que des kilogrammes de viande ou des litres de lait. Article 766 – Obligation du débiteur. Le débiteur doit livrer le montant correspondant de la devise désignée, que la devise ait cours légal dans la République ou non.”
Toutefois, le Congrès pourrait rejeter le décret de Milei avec un vote majoritaire dans chacune des chambres. Pour autant, il suffit qu’une seule chambre l’approuve pour que le décret soit considéré comme valable et entrer en vigueur.
Les contrats privées libellés en Bitcoin
Les contrats privées libellés en Bitcoin signifient que les commerçants pourront désormais accepter le moyen de paiement dans la cryptomonnaie de leurs choix. Ainsi, une entreprise pourra exiger d’être payé en dollar, en bitcoin ou en autres cryptomonnaies et pourra dès lors afficher e prix de ses produits en bitcoin.
Cette mesure se rapproche de la volonté affichée du président Salvadorien qui avait fait du Bitcoin une monnaie légale dans le pays en 2021. À la nuance près que pour l’Argentine, l’introduction des contrats en Bitcoin ne statue pas sur le fait que la monnaie sera monnaie officiel du pays. En effet, le fait d’accepter les paiements en cryptomonnaies dont le Bitcoin ne signifie pas que le bitcoin est considéré comme une monnaie nationale du pays. Cela signifie que le bitcoin est accepté au même titre que d’autres cryptomonnaies mais que le pays ne se dotera pas (pour le moment du moins) d’une réserve monétaire en bitcoin comme c’est le cas au Salvador, par exemple.
Le président Milei à présenté ces actions comme des mesures d’urgence visant à “démanteler” l’économie argentine, gravement affectée par des années d’inflation élevée et de crises économiques à répétition. Le pays a enregistré une hausse de l’inflation annualisée à 143% en octobre et pourrait augmenter dans les mois à venir…
Pour les dirigeants du gouvernement de Milei, cette décision d’accepter les contrats privées dans d’autres monnaies que le peso argentin permettra de rétablir une autonomie auprès des entreprises locales. Plus encore, cela permettra de pouvoir profiter de nouvelles opportunités à l’échelle internationale.
Ainsi, l’objectif de supprimer le peso de l’économie argentine semble bel et bien devenir effectif.
Le Bitcoin comme une ouverture des opportunités
En permettant la création de contrat privées libellés en Bitcoin, l’Argentine fait un pas de plus vers l’adoption du bitcoin dans le pays. Cela ouvre de nouvelles options de financement qui pourraient servir de levier pour faire face à la dette astronomique du pays, qui a atteint les 45 milliards de dollars auprès du FMI, notamment. L’institution a d’ailleurs salué la dévaluation du peso et la décision de réduire les dépenses mais certains sceptiques doutent de l’efficacité de la déreglementation sur le long terme.
Ainsi, Javier Milei qui voudrait instaurer le dollar comme monnaie légale dans le pays ( plus encore que le bitcoin) montre ici, un certain intérêt pour le Bitcoin, même s’il reste timide.
Il sera intéressant d’observer le type de cryptomonnaie qui sera davantage demandé auprès des commerçants afin de mieux juger de l’état de l’hyperbitcoinization du pays, dans les mois et années à venir…