Selon un rapport récent de Bloomberg, le Ghana connait une des plus graves crises financières de son histoire. Le rapport, publié ce week-end, indique que 70 000 investisseurs ghanéens sont affectés par un «nettoyage» du secteur bancaire du pays.
Voyons-voir cela de plus près.
Est-il temps que l’une des économies à la croissance la plus rapide en Afrique se tourne vers les crypto-actifs pour rechercher la liberté financière?
Si aujourd’hui, nous parlons spécifiquement du Ghana, c’est dans le but indirect de sonner d’autres cloches pour d’autres pays africains.
Une crise bancaire qui sévit depuis 3 ans
Pourquoi les Ghanéens ont besoin du bitcoin aujourd’hui, plus que jamais? La crise bancaire ghanéenne a débuté le 14 août 2017. La Bank of Ghana a révoqué les licences de UT Bank Ltd et de Capital Bank Ltd et a approuvé une transaction d’achat et de prise en charge avec GCB Bank Ltd qui a alors transféré tous les dépôts.
L’année suivante, la Bank of Ghana a ensuite révoqué les licences de banque universelle de cinq banques, notamment UniBank Ghana Limited, Construction Bank, Sovereign Bank, Royal Bank et Beige Bank. En outre, elle a délivré une licence à une banque nouvellement créée – Consolidated Bank Ghana Limited -, détenue à 100% par le gouvernement du Ghana.
Après une période difficile face aux conséquences du bouleversement du secteur bancaire, la BoG a ensuite révoqué les licences de 23 sociétés d’épargne, de crédit et de crédit insolvables et de sociétés de financement, il ya quelques mois à peine (à l’heure ou nous écrivons cet article en octobre 2019)
La répression, qui a poussé de nombreux prêteurs et sociétés d’épargne locales à fermer leurs activités, a «déclenché une vague de gestion de fonds», dont la plupart n’étaient pas assez liquides pour satisfaire les exigences de leurs investisseurs.
C’est pourquoi 70 000 investisseurs ghanéens sont présumés ne pas avoir accès à 1,6 milliard de dollars d’investissements, soit plus du tiers du secteur des fonds privés en Afrique.
C’est là dessus que l’on peut rebondir sur le fait que le bitcoin semble une très bonne alternative. Contrairement au système traditionnel, le Bitcoin et les autres technologies décentralisées n’ont pas besoin d’intermédiaire.
Si vous investissez dans les bons produits et avec la bonne infrastructure, vous devriez être le seul à pouvoir gérer vos investissements en Bitcoin et en crypto-monnaie.
Cette crise au Ghana rappelle quelque peu ce qui s’est passé à Chypre il y a environ cinq ans. Pour ceux qui ne s’en souviennent pas, la nation insulaire européenne a été contrainte de renflouer ses banques commerciales, ce qui a entraîné la perte de milliers de personnes de leurs épargnes.
Le moment idéal pour considérer l’apport des cryptomonnaies?
Avec les turbulences actuelles de l’écosystème financier au Ghana, on peut se poser la question suivante: «Le moment est-il venu pour les Ghanéens de considérer les crypto-actifs comme des investissements dotés d’une propriété réelle et d’une transparence valide?»
Les bitcoins et les autres crypto-monnaies décentralisées s’intègrent parfaitement dans de telles situations. Pour que les investisseurs et les consommateurs échappent à l’incertitude d’un espace aussi désorganisé, ils devront détenir des actifs qu’ils contrôlent directement.
Les crypto-monnaies permettent aux utilisateurs de posséder leurs actifs et leur confèrent une indépendance par rapport aux systèmes réglementés, traditionnels et établis. Avec les crypto-actifs, aucune institution financière n’est responsable de la garde de vos fonds et ne peut donc pas manipuler vos fonds à mauvais escient.
N’oublions pas que l’apparition du Bitcoin a eut lieu en 2018, juste après la crise financière mondiale qui à fait chuter Goldmans Sachs. Le Bitcoin- selon son inventeur- se voulait être alors le moyen imparable d’ éviter les sauvetages artificiels des banques….
C’est aussi pour cela que pour de nombreuses économies africaines, comme pour le Zimbabwe, c’est une solution qui est pleinement discutée. C’est d’ailleurs, le cas du projet « Mano » porté par des bitcoiners Éthipiens qui affirment que le bitcoin pourrait aider le pays à se développer de façon exponentielle.
Contrairement à la situation actuelle où des milliers de Ghanéens ne sont pas sûrs de l’avenir de leurs fonds en raison des changements intervenus dans le secteur financier au cours des trois dernières années, les utilisateurs de cryptomonnaies ont toujours le contrôle de leurs fonds et peuvent y accéder à tout moment.
Imaginez une femme enceinte dans un village de Kumasi, au Ghana, qui a gardé son argent dans une institution d’épargne et de crédit avant de donner naissance à la banque, mais ne peut accéder à ses fonds. Elle ne peut y accéder et payer donc l’hôpital car l’établissement bancaire a fait faillite. Situation, certes, dramatique mais ô combien réelle…
C’est de telles situations financières que l’avantage des cryptomonnaies prennent tout leurs sens.
Si elle détenait plutôt bitcoin, elle pourrait payer en BTC ou l’échanger facilement en monnaie locale, pour payer ses factures sans aucun problème.
Un engouement toujours plus grand pour les cryptomonnaies au Ghana
Peut-être que la situation de la femme enceinte décrite ci-dessus a déjà été notifiée par beaucoup de personnes dans le pays. Des situations similaires font que beaucoup de personnes se tournent vers les crypto-monnaies, en particulier vers les bitcoins.
D’ailleurs, selon Elizabeth Rossiello, la PDG de BitPesa, le Ghana est le second pays d’Afrique de l’Ouest (après le Nigéria) à autoriser les transactions commerciales en bitcoins par le biais de la plateforme BitPesa.
BitPesa permet de régler des transactions en bitcoin. La société a été créé à Nairobi en 2013 et est aujourd’hui implanté au Kenya, au Nigéria, en Ouganda, au Sénégal , au Maroc et en RDC.
D’autres pays sont sur la liste d’attente pour une extension toujours plus grande de l’utilisation des cryptomonnaies en Afrique.
Le Ghana, un pays pionnier dans l’usage des cryptomonnaies en Afrique
Actuellement, le Ghana se situe au troisième rang des pays figurant sur Google Trends pour le mot clé de recherche « bitcoin » et Accra au deuxième rang pour le mot clé « buy bitcoin ». C’est vous dire à quel point cet engouement est fort et persistant. On peut mentionner aussi ce groupe de jeunes qui travaillent sur le développement de projets blockchain au pays, avec des axes précis comme le commerce, par exemple.
Avec un effort plus délibéré en faveur de l’éducation et de l’adoption – comme la Conférence BlockTech sur les femmes, qui s’est tenue la semaine dernière à Accra 2019 – l’intérêt existant pour les crypto-monnaies pourrait se traduire par une adoption croissante susceptible de perturber le système financier actuel de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
D’ailleurs, cette situation au Ghana peut rappeler la crise majeure que travers actuellement l‘Argentine. Au fond, est-ton entrain de se réveiller et de prendre conscience que les cryptomonnaies sont la solution imparable à des systèmes bancaires défaillants?
—