L’heure du vote avance et les crypto-détenteurs (toujours plus nombreux) peuvent maintenant se demander ce qu’il en est du programme concernant les cryptomonnaies..
En général, quand on parle de programme crypto, on ne s’intéresse qu’à la fiscalité et aux impôts. Or, il peut (et il doit?) y avoir autres chose comme les incitations, voire les subventions accordées aux entreprises qui innovent dans ce secteur.
Petit tour d’horizon donc des programmes des candidats à la présidence de 2022.
Pour écrire cet article, nous nous sommes basé sur l’article publié sur le journal ZoneBourse qui à pu interviewé les candidats concernant leurs programmes à propos des cryptomonnaies.
Aussi, on a voulu aller plus loin que le programme (léger) crypto des candidats…Et si, au fond, on devrait pas plutôt « se bouger » avant de demander aux politiques de le faire?
Emmanuel Macron
Pour la première élection, Emmanuel Macron avait très rapidement voulu séduire les entrepreneurs et les start-ups. On se souvient de sa communication « start-up nation » et de ses rencontres à The Family avec Oussama Ammar par exemple…
Même s’il s’est montré ouvert avec les start-up, il l’a été moins avec les entreprises du secteur de la blockchain…
En effet, en ce qui concerne les crypto, le président a pris des mesures fiscales peu attrayantes pour les cryptp-détenteurs. En tous les cas, la France avec l’Espagne fait alors pays avec la plus grande taxation sur les cryptos. Les pays européens voisins tels que le Portugal, le Royaume-Uni ou encore récemment la Slovénie ( 5% d’imposition) semblent au contraire plus à même d’accueillir les futurs entreprises de la blockchain.
Pour son programme actuel, le président à mentionné l’idée de créer un « métavers européen« …qui aurait pour ambition de détrôner le métavers de Facebook…De grandes idées et de grandes ambitions qui montrent bien à quel point l’équipe de communication du LREM ( le parti de Macron) n’a pas idée de la montagne de travail en amont qu’il faut réaliser avant de prétendre vouloir créer un pareil « projet »…
En tous les cas, cela à le mérite de « faire parler » comme on dit.
Des lois sont en cours actuellement pour éventuellement alléger la fiscalité pour les détenteurs de NFT…À part cela, rien de nouveau sous le soleil…
Jean-Luc Mélenchon
On a beaucoup parlé du meeting de Jean-Luc Mélenchon car ce dernier était le plus futuriste jamais réalisé en France. Un hologramme géant du candidat avec une retransmission en direct dans plusieurs de villes. Des senseurs olfactifs ont même été activés pour que les participants vivent une véritable expérience sensorielle.
Finalement, avec ce meeting, Jean-Luc Mélenchon se montrait alors le plus « moderniste » de tous les candidats.
Pour ce qui est des cryptos, le parti des Insoumis n’a pas de programme crypto à proprement parler. Sur ZoneBourse, on trouve néanmoins cette phrase « Nous ne considérons pas la blockchain comme une technologie porteuse de solutions pour les grands défis actuels ».
Comme pour beaucoup d’autres candidats, le candidat veut se concentrer sur les problèmes de cyber-criminalité et créer une agence de logiciels livres. Il souhaiterais dynamiser le secteur du cloud en France et d’être plus compétitif dans ce secteur.
Anne Hidalgo
Voyons maintenant du côté de Anne Hidalgo. Le parti à mis en ligne le « Manifeste du Numérique » dans lequel on peut voir qu’il y a une vraie ligne pour le développement de la crypto-monnaie.
C’est donc le premier parti pour cette élection où l’on voit clairement un programme pour les cryptomonnaies. L’idée est de créer des instances de financements pour les investisseurs, proche donc de ce que fait la BPI avec les entreprises françaises.
Anne Hidalgo voudrait aussi harmoniser le cadre réglementaire européen pour la gestion des actifs cryptos et faire de la France un marché compétitif dans ce secteur.
Proche de l’idée de Macron d’ouvrir la programmation informatique à l’école, Anne Hidalgo voudrait accentuer la formation à de nouvelles compétences comme la programmation et la cybersécurité.
—>Lire et/ou télécharger le Manifeste de Hidalgo, ici.
Éric Zemmour
En février, Zemmour avait secoué la Twitosphère en se rendant dans les bureaux de la société Ledger (l’une des rares entreprises françaises qui pèse à l’international). Il avait déclaré qu’il fallait soutenir le secteur d’avenir que sont les cryptomonnaies.
Beaucoup l’ont accusé par là d’instrumentaliser les cryptomonnaies à des fins d’élections. En effet, la philosophie libertaire à l’origine de la création du Bitcoin est à l’opposé de la philosophie de l’extrême droite. Le repli sur soi et le fantasme des frontières fermées propres aux penseurs de l’extrême droite s’adaptent mal à l’architecture même des cryptomonnaies qui ne connaissent pas les frontières…
>>Sur la question de Zemmour, de la politique et des cryptos, lire l’article de nos confrères Journal du Coin ici.
Le parti de la Reconquête voudrait exonérer l’impôts sur le plus-values si 50% de celle-ci est réinvestie dans le capitale d’une entreprise « réelle ». On peut se demander ce que signifie « réelle »…?
Le parti pense créer un régime spécial pour les collectionneurs de NFT et faire des NFT des oeuvres d’arts classiques avec le régime fiscal propre à cet actif. Zemmour voudrait également pousser à la création d’un stablecoin européen.
Opinion : Il semble que de nombreux adeptes de cryptos vont voter pour Eric Zemmour… Il est difficile d’imaginer dans ce cas de figure que cela va attirer les « étrangers » experts et les entreprises internationales à s’ouvrir au marché français… En effet, n’oublions pas que d’un point de vue technologique, le savoir-faire se trouve davantage en Asie et en Amérique qu’en Europe…
Valérie Pécresse
Valérie Pécresse, la candidate du parti Les Républicains voudrait dynamiser la filière crypto. Son parti voudrait créer une législation propre et adapté à une loi européenne sur les crypto-actifs.
Comme de nombreux candidats, Valérie Pécresse voudrait accentuer la recherche en terme de cybercriminalité.
Le programme des candidats à la présidence reflète le peu d’usage des cryptos en France
Nous n’avons pas mentionné les programmes de Nathalie Arthaud ni de Philippe Poutou pour la simple et bonne raison qu’il n’y a pas de programme du tout.
On pourrait bien sûr parler des autres candidats comme Marine Le Pen ou encore de Yannick Jadot. Ce dernier à exprimé ses doutes quand à la consommation énergétique du bitcoin. Il voudrait alors limiter l’investissement dans les cryptomonnaies tandis que Marine le Pen voudrait le réglementer.
Les deux s’intéressent davantage comme les autres candidats, d’ailleurs, de la cybercriminalité.
On voit en fait que ce que revient le plus souvent dans les programmes est la « cybercriminalité. Cela en dit long sur la vision qu’ont les politiques et a fortiori les français en général des cryptomonnaies. Les cryptomonnaies, ça fait encore peur au grand public et l’image est encore liée à la cybercriminalité et aux attaques de hackers…
C’était une image que l’on pouvait comprendre il y a quelques années quand le Bitcoin était encore principalement échangé sur des sites de darkweb comme SilkRoad…Mais en 2022, c’est une pensée datée pour ne pas dire rétrograde.
Le secteur à énormément évolué. De nombreux français ont investi dans les cryptomonnaies et d’autres les suivront dans ce qui semble être la marche naturelle de l’histoire financière…
Ne pas attendre des politiques ce qui doit venir du peuple…
Bref, aujourd’hui, il semblerait que la France ne doit pas tant chercher de l’aide des politiques pour se créer une place forte dans l’écosystème crypto. Cela doit venir d’en bas ( approche bottom-up comme on dit dans le jargon science politique). Rien n’empêche les français de créer des entreprises cryptos à l’heure actuelle. Au contraire, le pays possède d’une bonne infrastructure pour ce faire.
Les politiques s’intéresseront aux cryptomonnaies s’ils voient que le peuple s’y intéresse. C’est naif que de penser le contraire.
Il faut que l’on ait des ingénieurs cryptos, des entrepreneurs à forte ambition ( pas seulement des commerciaux) et des personnalités à même de concevoir des technologies de la blockchain. Il faut que cela vienne du peuple avant que cela ne vienne des politiques.
Si aux USA, les maires de Miami ou de New York en sont venus à lancer des projets aussi ambitieux que CityCoin, c’est que cela venait d’abord du peuple.
C’est avec cet état d’esprit que la France va pouvoir se distinguer dans cette course vers le progrès qu’elle semble ne pas vouloir prendre…
- Lire l’article de ZoneBourse
- Pour en savoir plus sur les programmes des candidats.
Cet article est une opinion librement exprimé par un rédacteur de Zonebitcoin. Chacun est libre, naturellement, de se forger son avis et de voter pour qui il le souhaite.