Des sociétés basées en Afrique et exerçant des activités de minage de Bitcoin se sont assemblées pour créer l’alliance « Green Africa Mining Alliance » (GAMA). L’objectif explicite de GAMA est de participer au développement de l’industrie du minage en Afrique tout en respectant les objectifs de développement durable.
Récemment, GAMA a lancé un programme d’aide et de soutien aux personnes ou aux entreprises qui souhaitent se lancer dans cette industrie. L’alliance aidera les nouveaux mineurs en leurs apportant l’équipement nécessaires, les ressources et une assistance générale.
Les défis à surmonter pour les mineurs de bitcoin en Afrique
À l’heure actuelle, le minage de Bitcoin en Afrique reste encore une activité mineure. Cependant, depuis quelques années, des opérateurs se sont installés sur le continent pour y déployer leurs activités. C’est notamment le cas des membres de l’alliance GAMA qui comprend des sociétés telles que Gridless installé au Kenya, Trojan Mining au Nigeria ou encore BigBlock Data Center basé au Congo.
En Afrique du Nord, il existe également des mineurs individuels et clandestins, notamment en Egypte qui profitent d’un prix de l’électricité relativement bas comparativement au reste du monde.
Cependant, de manière générale, le minage en Afrique est extrêmement minoritaire avec seulement 1% de taux de hachage mondial. Et pour cause, il s’agit d’une activité extrêmement complexe, avec de nombreux défis à surmonter. Le manque d’expertise des agents, la difficulté à obtenir le matériel nécessaire et une carence dans les réglementations légales constituent les principaux obstacles à surmonter pour les mineurs basés en Afrique.
Les objectifs de l’alliance GAMA
Afin d’aider à résoudre les problématiques que rencontrent les mineurs en Afrique, l’alliance de GAMA s’est donnée plusieurs objectifs :
- Accroitre la répartition géographique du minage dans le monde, en y donnant une place à l’Afrique, afin de décentraliser toujours plus le réseau Bitcoin.
- Aider et assister les nouveaux mineurs afin qu’ils trouvent des sources d’énergie renouvelables.
- Catalyser l’électrification en Afrique grâce à l’installation de nouveaux opérateurs dans des endroits stratégiques.
- Fournir un ensemble de connaissances et de recherches pour aider les décideurs politiques à mieux comprendre l’industrie du minage de Bitcoin.
Globalement, l’alliance GAMA cherche à impulser et à participer au développement du minage de Bitcoin en Afrique, alimenté par des énergies renouvelables.
Dernièrement, GAMA a également lancé un programme de démarrage pour aider les nouveaux mineurs à se lancer.
Que contient le programme d’amorçage de GAMA?
Dans un souci de démocratisation, le programme est ouvert à tout le monde, sans aucune restriction. Tout organisme ou personne intéressé par le programme peut postuler directement via le formulaire mis en ligne sur le site.
Si les candidats sont sélectionnés, ils pourront bénéficier alors de 5 appareils de minage « ASICs » reconditionnés afin de pouvoir commencer leurs activités. Les candidats pourront les obtenir à un prix réduit, comprenant également une réduction des frais d’expédition et de douanes éventuels.
Pendant les 3 premiers mois de l’activité, les équipes chargés du programme d’assistance de GAMA vont accompagner les nouveaux mineurs. Une fois que ces derniers seront familiarisés avec l’équipement, ils pourront alors obtenir 10 autres ASICs avec les mêmes conditions.
L’idée du programme étant alors de rendre accessible le minage du bitcoin pour les personnes qui ont l’envie de se lancer mais qui n’ont pas les connaissances ou les finances nécessaires pour ce faire.
La hausse de l’intérêt pour le minage de Bitcoin en Afrique
De toute évidence, le minage de Bitcoin en Afrique gagne en popularité auprès des sociétés de minage d’une part et auprès des entrepreneurs locaux. Lors de la deuxième édition de la conférence Africa Bitcoin Conference qui s’est déroulée au Ghana, un atelier interactif sur le minage de bitcoin a été organisé par des membres de l’alliance GAMA. L’idée étant de susciter l’intérêt auprès d’une population plus large.
De plus en plus d’initiatives sont organisées dans ce sens tout comme la « Africa Bitcoin Mining Summit » qui est davantage un événement organisé par des mineurs pour les mineurs localisés en Afrique.
De nombreuses personnes en Afrique voient dans le minage du bitcoin sur le continent une manière de répondre aux objectifs de développement durable tout en ouvrant l’économie locale à un nouveau secteur qui peut s’avérer lucratif. Plus encore, le minage de bitcoin pourrait aussi contribuer à l’électrification des régions les plus éloignées. C’est certainement ce point qui poussent de nombreuses communautés de bitcoiners à envisager le minage comme un axe de développement économique sur le continent, comme en témoigne le projet Mano en Éthiopie.
Rappelons que selon l’International Energy Agency (IEA), 600 millions de personnes, soient environ 43% de la population africaine n’a pas entièrement accès à l’électricité. La plupart d’entres eux se trouvent en Afrique sub-saharienne.
Le minage comme opportunité économique et écologique
Enfin, le secteur du minage en Afrique est en pleine croissance et connait des évolutions rapides. Cela ouvre de nouvelles perspectives pour certaines économies tout en respectant les objectifs de développement durable.
Ainsi, alors que le minage de bitcoin suscite encore de vives critiques quant à la consommation électrique que cela génère, il est important de rappeler que plus de la moitié de l’énergie provient des énergies renouvelables, et cette tendance écologique du minage se consolide d’année en année. C’est aussi une opportunité pour des régions africaines de profiter d’une énergie moins chère et donc plus accessible.
Des initiatives comme celles proposées par l’alliance GAMA sont des exemples saisissants de cette prise de conscience.