Gavin Andresen est un nom qui résonne dans les cercles des amateurs du Bitcoin. C’est indéniablement un personnage incontournable de cet univers. Il fut l’un des maestros qui participa grandement au Bitcoin tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Sa contribution fut telle qu’il devint le bras droit de Satoshi Nakamoto et celui qui s’occuperait de Bitcoin après lui. En avril 2011, ses derniers messages étaient » je suis passé à autre chose » ajoutant que Bitcoin » est entre de bonnes main avec Gavin et les autres ».
Il fait référence à Gavin Andresen. Voici un portrait sur ce personnage incontournable dans l’histoire du développement de Bitcoin.
D’où vient Gavin Andresen ?
L’aventure de Gavin Andresen commence dans la chaleur de Melbourne en 1966, sous le nom Gavin Bell. À l’âge tendre de 5 ans, sa famille décide de s’exiler vers les États-Unis, plus précisément à Seattle, Washington. Puis, il a sillonné les terres américaines jusqu’à atterrir à Santa Ynez Valley, Californie, où il posa finalement ses bagages.
Dès sa jeunesse, Andresen se découvre une passion forte pour l’univers informatique. Cet amour se matérialise lorsqu’il obtient son diplôme en informatique de l’Université de Princeton en 1988, à l’âge de 22 ans. Dès lors, sa carrière semble tracée vers les plus hauts sommets de la technologie.
Qu’en est-il de ses débuts professionnels ?
Sorti tout droit de Princeton, Gavin Andresen fait ses premiers pas en tant qu’ingénieur chez les pionniers de l’informatique de l’époque à savoir Silicon Graphics (SGI). Au sein de cette illustre entreprise, il se plonge dans le développement de logiciel de modélisation tridimensionnelle, jonglant avec des outils tels que VRML et Open Inventor. Huit ans plus tard, en 1996, alors que la révolution des start-ups pointe à l’horizon, Andresen décide de faire ses adieux à la SGI.
Cette même année, Andresen crée sa propre entreprise, baptisée avec une touche d’exotisme, Wasabi Software. De là, il a participé à de nombreux projets dont des logiciels VoIP en 2001 et a été aussi le directeur d’une compagnie de jeux pour aveugles jusqu’en 2005.
À tout cela, il sied d’ajouter son passage par le Laboratoire d’extraction et de synthèse d’informations de l’Université du Massachusetts à Amherst. Le résultat vous donne invraisemblablement un Gavin Andresen aux multiples talents, un véritable homme-orchestre de l’informatique.
Gavin Andresen, son entrée dans l’univers de Bitcoin
Racontons l’histoire dès le premier épisode. En l’an 2009, un certain Satoshi Nakamoto fit une entrée fracassante dans l’histoire en donnant vie à une ingénieuse création : le Bitcoin. Toutefois, notre héros méconnu, Andresen de son nom, n’apprit l’existence de cette monnaie numérique qu’en mai 2010, grâce à un article publié par InfoWorld. Curieux devant une boîte mystérieuse, Gavin Andresen plongea tête la première dans le projet. Il décida d’acheter 50 bitcoins pour la modique somme de quelques centimes.
Le premier faucet à Bitcoin
Convaincu des potentialités de cette technologie, Andresen échangea longuement avec Satoshi Nakamoto sur le développement de Bitcoin. Il a est connu pour avoir conçu le premier faucet bitcoin qui offrait des bitcoins à toutes les personnes qui le demandaient. Aujourd’hui, ce faucet n’existe plus mais l’un des plus anciens à savoir Freebitcoin vous permet encore de gagner des satoshis. Il suffit simplement de cliquer sur un bouton pour obtenir vos bitcoins.
Même si aujourd’hui, ce type de site peut paraitre anecdotique, cela représentait à l’époque une manière simple d’offrir et de populariser le bitcoin. Andresen, en bon mécène des cryptomonnaies et gratifiait ses visiteurs de cinq bitcoins, une somme qui vaudrait aujourd’hui un trésor à faire pâlir un pirate. Cela représente aujourd’hui l’équivalent de 180 000 euros. Le tout obtenu gratuitement 😉
La « succession » après Satoshi Nakamoto
Les échanges entre Andresen et Nakamoto étaient aussi intenses qu’une partie de poker entre deux joueurs chevronnés. Cette alliance forma rapidement un tandem de choc qui mena le développement du Bitcoin vers de nouveaux sommets. Andresen devint ainsi l’un des pionniers qui ont forgé Bitcoin dès ses débuts.
Puis, Nakamoto fit ses adieux en décembre 2010 avec un ultime message sur le forum BitcoinTalk. Une semaine plus tard, Andresen se leva et annonça au monde, avec une pointe de réticence et la bénédiction de Nakamoto, qu’il prenait les rênes du projet Bitcoin. Adieu l’ombre énigmatique de Nakamoto, bonjour Andresen pour aiguiller les futurs développement de Bitcoin ! Le futur de Bitcoin était entre de « bonnes mains », selon les dires de Satoshi Nakamoto. Voilà comment Andresen s’est retrouvé propulsé à la tête de cette aventure numérique.
Andresen aux commandes, place à la refondation !
Quand Andresen s’est vu confier la tâche de développer Bitcoin, c’était un peu comme recevoir un puzzle mal assemblé. La technologie de base était là, mais il y avait plus « encore du travail à fournir ».
Au début, ses journées étaient dédiées à retoucher et améliorer diverses parties du logiciel Bitcoin original. À cette époque, le développement était entre les mains d’une poignée d’informaticiens et de cryptographes talentueux comme Hal Finney ou Laszlo Hanyecz. Petit à petit, le travail a porté ses fruits, éradiquant les redondances, corrigeant les erreurs et éliminant les problèmes de sécurité. Après des mois de remaniement, il ne restait même pas un tiers du code d’origine de Nakamoto. Ils ont baptisé le résultat Bitcoin Core.
Andresen, le constructeur de Bitcoin
Gavin Andresen est celui qui a posé les fondations de la nouvelle forme du bitcoin tel que nous le connaissons maintenant. Il a travaillé sur la tâche difficile, mais nécessaire, de rendre Bitcoin viable et évolutif. Pendant qu’il peaufinait Bitcoin Core, Andresen a été le premier à présenter le sujet devant les pontes du gouvernement américain. Et pas avec n’importe qui. C’était lors d’une conférence avec la CIA dans le rôle du public curieux qu’il a présenté Bitcoin, le 15 juin 2011.
Création de la Bitcoin Foundation
Andresen a eu l’idée de la Bitcoin Foundation en 2012. Il a imaginé une organisation à but non lucratif servant de mémoire et de librairies ouvertes pour comprendre Bitcoin. D’autres personnes ont rejoint la fondation dont le controversé Roger Ver, Charlie Shrem, Peter Vessenes, Mark Karpeles et Patrick Murck, entres autres. Mais, comme dans toute belle histoire, il y a eu des turbulences. Charlie Shrem, vice-président de la fondation en 2014, s’est retrouvé mêlé à des histoires de blanchiment d’argent lié notamment à SilkRoad, le site du darkweb conçu par Ross Ulbricht.
La même année, la fermeture de Mt. Gox de Mark Karpeles a provoqué un véritable séisme au sein de la communauté Bitcoin. En conséquence, la Bitcoin Foundation est devenue à la fois un triomphe et un terrain miné pour les détracteurs du Bitcoin.
Les Adieux de Gavin Andresen au projet Bitcoin
Dans la vie palpitante du monde du Bitcoin, les retraites sont aussi dignes que méritées. Gavin Andresen s’est peu à peu retiré du projet lorsqu’il a entrepris des mesures de développement qui n’ont pas été appréciées par d’autres personnalité de l’écosystème.
Son objectif était d’améliorer la scalabilité de Bitcoin, qui commençait à se heurter aux limites de la croissance du réseau. Cependant, des dissensions internes ont progressivement éloigné Andresen du développement de Bitcoin. Il sera alors poussé à déléguer ses responsabilités. Le conflit avait atteint son paroxysme lorsque Andresen a proposé sa fameuse BIP-101. Une proposition qui posait les bases de l’augmentation de la taille des blocs Bitcoin. Mais la communauté a catégoriquement rejeté ce changement.
Ses positions ont suscité des débats houleux concernant notamment l’augmentation de la taille des blocs de Bitcoin. Ce débat est aujourd’hui connu sous l’expression consacrée de « BlockSize War ».
Et face à une confiance ébranlée, Andresen a pris la décision de se retirer de la direction du projet. Son successeur, Van der Laan, qui était déjà en charge depuis un certain temps, a pris les rênes avant de mettre fin à ses fonctions en 2021.
Quelle est l’actualité de Gavin Andreson?
En maximaliste notoire, Andresen s’est toujours consacré au renforcement des capacités de Bitcoin. En 2016, il a présenté son étude intitulée “An Analysis of Attacks on Blockchain Consensus” ( en francais « Une analyse des attaques contre le consensus Blockchain »). Cela témoigne bien de son intérêt toujours aussi fort pour le développement de Bitcoin.
Aujourd’hui, Andresen travaille activement sur le projet « Graphene« , un protocole de propagation d’informations entre les nœuds de Bitcoin.
Il a récemment fait parler de lui comme témoin lors d’un procès en diffamation au tribunal d’Oslo lié aux différents procès de Craig Wright.
En un mot, Gavin Andresen est encore là et visiblement il compte le rester.