doxing signification

Les deux fondateurs de BAYC ont été « doxé », pourquoi un tel chahut?

22 février 2022

« Doxé » ou « doxing » est un terme informel de plus en plus utilisé ces derniers temps et particulièrement dans le monde des cryptos. La signification renvoie à l’idée de « révéler » l’identité ou de rendre des informations publics. Un peu comme si on avait trouvé l’identité de Satoshi Nakamoto et qu’on dirait alors qu’il a été « doxé ».

En français, la façon de l’écrire peut différer mais l’idée est toujours la même dans le fait d’être « doxé » : celle de révéler l’identité ou le passé d’un individu sans que cette démarche ne vienne de lui.

Le premier grand cas de Doxing s’est produit en ce début d’année 2022, lorsque le trésorier anonyme appelé « 0xSifu » du protocole Wonderland a été révélé être Michael Patryn. Ce dernier est un criminel condamné pour blanchiment d’argent et c’est aussi le co-fondateur de la plateforme QuadrigaCX (qui aurait fermé ses portes avec des millions de dollars en BTC pour vous la faire courte). Pour en savoir plus sur cette histoire louche et passionnante, lisez notre article sur « Alice au Pays des Escrocs ».

Cependant, dernièrement, un autre doxing fait encore plus de bruit. Il s’agit de la révélation d’identité de deux individus fondateurs des fameux singes déprimés des Bored Ape Yatch Club ( BAYC) ont été « démasqué par la journaliste Notopoulos du journal BuzzFeed.

Le titre de l’article est on ne peut plus clair : We Found The Real Names Of Bored Ape Yacht Club’s.

Pour rappel, on parle de la collection la plus importante des NFT actuellement avec le NFT le moins cher coûtant la bagatelle de 300,000 $ environ ( au cours de l’ETH actuel).

Les deux fondateurs (sur les 4 ) seraient connus de leurs pseudo Gordon Goner et Gargamel, soit respectivement de leurs vrais noms Greg Solano, un rédacteur aspirant écrivain de 32 ans et Wylie Aronow, vivant en Floride. Voilà tout ce qu’à « révélé » Notopoulos.

L’identité des deux autres co-fondateurs du projets, les ingénieurs informatiques connus sous le nom de “Emperor Tomato Ketchup” et “No Sass,” sont restés anonymes.

En fait, la journaliste n’a pas eut de difficulté particulière à remonter jusqu’aux identités; Elle a simplement parcouru les documents accessibles au public sur le site de Yuga Labs, la société derrière la collection. Yuga Labs est enregistré au Delaware avec les noms des dirigeants qui dirigent vers les Solano et Aronow.

Au moment de la révélation de BuzzFeeds, la collection de NFT des singes déprimés BAYC était en pourparler pour recevoir un financement pour développer le projet dans le futur. Avec une telle communauté, une telle visibilité, ce serait dommage en effet de ne pas développer davantage l’utilité de ces NFT.

Et c’est là que le débat à éclaté. En ce moment sur la twittosphère, on ne parle que de ça même. Le podcasteur crypto Colbie connue pour ses grandes frasques a qualifié l’article de « poubelle » journalistique créer uniquement pour générer du clic. On peut se demander si réellement il a lu l’article…

( Entre nous, cela à bien évidement drainé à un trafic certain pour BuzzFeed mais très sérieusement, cela fait aussi partie de leurs lignes édito, cela va sans dire. Ils n’ont pas besoin non plus de cet article pour générer du trafic. On peut -nous semble-t-il sincèrement penser que le journal à réalisé cette enquête de bonne foi, par curiosité peut-être ou pour nous interroger ?).

Parce que oui, très clairement, l’article à réouvert avec force le débat sur l’anonymat dans les cryptos. Un débat enflammé et clivant.

Parce que le doxing relève en fait ( comme beaucoup de points dans la cryptosphère) de question philosophiques. À ce propos, si vous parcourez le blog de Vitalik Buterin, le fondateur d’Ethereum et vous y verrez une section « Philosophy »…

Les journalistes vont-ils trop loin ou bien font-ils seulement leur boulot?

Plus encore que le mot doxed c’est surtout la question morale autour de cette révélation forcée qui interpelle la communauté crypto.

On peut se dire que très clairement, doxer un individu (louche) peut s’avérer salvateur. Cela permet de nettoyer la place et de rassurer les clients que nous sommes, au final.

De l’autre côté, on peut aussi s’indigner que des identités soient révélées alors que nous sommes précisément sur la blockchain, une technologie inventéé par une personne (ou un groupe) encore aujourd’hui anonyme!

C’était même toute la beauté de la chose et de cette technologie qui s’efface devant le narcissisme et l’egotrip des inventeurs.

Satoshi à même montré la qualité et la supériorité de son génie en ayant conservé son anonymat. Combien de personnes s’en seraient vanté et auraient crié au monde qu’ils sont à l’origine du Bitcoin? Beaucoup de personnes, vous en conviendrez.

Nous nous égarons du sujet, pardonnez-moi.

La question cruciale est de savoir si les journalistes ne vont pas trop loin en révélant ces identités…Car cela peut être aussi une forme de violation des libertés individuelles que de révéler une identité qui souhaite rester anonyme.

Je veux dire…Imaginez une seconde qu’une personne affiche l’identité des Daft Punk ( le duo de musique electro au succès planétaire n’a jamais révélé l’identité de leurs membres sans que cela n’ai aucun impact sur leur succès.) Cependant, ce n’est pas vraiment comparable.

Alors…Que penser finalement…?

L’anonymat dans la crypto doit-il rester une liberté fondamentale inviolable?

Pour avoir étudié un minimum la philosophie à la fac, la première chose que l’on peut dire, c’est qu’il serait beaucoup trop prétentieux de prétendre répondre à la question en quelques lignes. Le débat divise et on trouve des arguments cohérents dans les deux parties.

Cela demanderait une analyse plus approfondie et plus rigoureuses de tous les éléments qui entrent dans la question. Avançons avec prudence quelques éléments, néanmoins. L’anonymat reste un droit et reste fondamentalement un élément incontournable de la blockchain et du web 3. Certes.

Seulement, dans le monde réel remplie d’escroc, l’anonymat reste aussi une formidable couverture qui peut protéger les malfrats de toute condamnation.

Imaginons un instant le scénario où l’anonymat serait toujours préservé. Une bonne expérience de pensée pour analyser les conséquences de la chose.

Avec l’anonymat, on laisserait grandir les voyous qui ne seraient pas inquiétés et on serait tous plus ou moins soumis à des rackets de façon constante. La finance décentralisée deviendrait (et devient dejà) un énorme attirail de raclures et d’anciens criminels en cols blancs…

On deviendrait alors de plus en plus suspicieux (car de plus en plus volés) et au final, on délaisserait petit à petit le monde des cryptos.

On finirait même par dire comme avec les détracteurs actuels du Bitcoin que tout cela n’est qu’un vaste monde d’escrocs réalisé par et pour des escrocs….

De même, comme l’ont souligné beaucoup de tweets ( dont un certain Ed Zitron, auteur d’un excellent article sur l’hypocrisie des créateurs de NFT), l’anonymat serait recherchée en particulier par les fondateurs de projets qui veulent protéger leurs richesses amassées…Les NFT BAYC assurent à leurs fondateurs des fortunes et des commissions perpétuelles…Révéler leurs identités les soumettrait à des poursuites (fiscales, physiques, etc).

Révéler les identités peut « prémunir » et dissuader les criminels de passer à l’action

En fait, ce serait difficile voire impossible d’imaginer cela dans la finance traditionnelle. La journaliste à l’origine du doxing à déclaré à ce propos au journal CoinTelegraph : « Il y a des raisons pour lesquelles dans le monde des affaires traditionnel, le PDG ou le fondateur d’une entreprise utilise son vrai nom et non un pseudonyme. Comment les tenez-vous responsables si vous ne savez pas qui ils sont ? ».

Il faut avouer qu’elle à raison de faire le parallèle. Doit–on rappeler que l’on parle de business. On parle d’entreprise, de services, de produits et de clients in fine et ça, il ne faut pas l’oublier. On ne parle pas de petites images JPEG comme aiment à le penser les novices sur la question des NFT.

Elle a ajouté : « Les dirigeants associés à des sociétés cotées en bourse aux États-Unis sont tenus par la Securities and Exchange Commission ( SEC) de remplir plusieurs documents formels et rapports tandis que les petites entreprises sont soumises à des réglementations bancaires strictes obligeant tous les dirigeants à utiliser leur vrai nom ».

Lorsqu’il y a une faute commise ou un vol, la justice peut faire son enquête et arrêter les coupables. C’est aussi simple que cela….

On peut citer ici le commentaire que nous avons jugé peritnent d’un lecteur de l’article de Buzzfeed qui dit « Oh, s’il vous plaît… aux gens qui disent que c’est du doxxing, si votre stratégie consiste à escroquer ouvertement le public américain par le biais de mentions de célébrités et de panneaux d’affichage publics, les gens méritent de connaître votre nom. Imaginez si Charles Ponzi était autorisé à rester anonyme. « 

Alors, on peut choisir de couper la poire en deux : le doxing devrait être réalisé au cas par cas seulement? Oui, mais, on a souvent aucun doute avant que l’arnaque ne soit faites…Et une fois que l’arnaque est faite, que le rug pull est avéré et que les dirigeants se cassent avec la caisse…En général, ils effacent toute trace…Ce serait alors trop tard de doxer les voleurs…

Mot final et zététique

Sachez que de nombreux acteurs pertinent du monde crypto se penchent actuellement sur la question. Certains saluent le travail de BuzzFeed tandis que d’autres s’indignent d’une telle pratique.

Bref, c’est une question délicate, nous vous l’accordons et nous allons suspendre notre jugement en bon zététicien que nous ne sommes pas toujours, hélas…

Nous finirions simplement par rappeler le vielles expression beaucoup trop vrai de Hobbes, « homo hominus Lupus »…

L’anonymat, c’est certes dans l’absolu un bon élément, mais cela reste un idéal qui ne peut pas « fonctionner » dans un monde de loup….

Il y a des rumeurs qui disent que pour créer un NFT, à présent sur Opensea, on devra déclarer son identité…Nous vous en reparlerons dans un prochain article.

Pour aller plus loin sur la question, voici quelques articles pour étancher votre curiosité de grand loup :

  • Lire l’article original sur l’identité de BAYC sur BuzzFeed.
  • Découvrir l’article qui propose un résumé intéressant sur CoinTelegraph
  • L’article « Pourquoi le pseudonym est si important pour le monde crypto? »: https://www.wnycstudios.org/podcasts/otm/segments/why-does-crypto-world-care-so-much-about-pseudonyms-on-the-media
  • Voir l’excellent article de Ed Zitron sur l’Hypocrisie et le blanchiment d’argent des NFT.

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Remarque : Aucun conseil financier n’est donné dans cet article ni dans tout autre article sur zonebitcoin. Il s’agit d’information dont vous êtes le seul juge et maitre. Soyez responsable de vos investissements et n’investissez qu’une somme dont vous êtes prêt à perdre.

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La Rédaction ZoneBitcoin

Passionnés par le Bitcoin, nos rédacteurs tentent de démocratiser leurs connaissances à travers des articles variés et touchant différents sujets.

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