Il est aujourd’hui admis que les cypherpunks représentent les innovateurs de l’ombre qui sont à l’origine de la création du Bitcoin.
Vous auriez tord de penser que le Bitcoin a été crée, comme par magie, à la suite d’une idée géniale de l’inventeur Satoshi Nakamoto. Comme pour de nombreuses invention et innovation technologique, il y a un long processus de recherche qui se cache.
C’est exactement ce qu’il s’est passé avec le Bitcoin. Dans les fondements même de la technologie du Bitcoin, on retrouve les pensées des cypherpunk.
Si aujourd’hui, la cryptomonnaie et le bitcoin sont entrées dans nos pratiques, le mouvement Cypherpunk y est pour quelque chose.
On va alors s’intéresser dans cet article à l’origine philosophique et culturelle du Bitcoin. Qui sont les personnes qui ont soutenu et pensé un tel service? Quel était leur but? Pourquoi le Bitcoin garde-t-il aujourd’hui encore des traces de la philosophie des cypherpunk dans son ADN?
L’origine des cypherpunks
On ne peut pas dater exactement l’origine du mouvement cypherpunk. On peut dire néanmoins que ses racines datent de 1970 où le gouvernement américain avait publié le “Data Encryption Standard” ( DES). En fait, les études cryptographiques – à ce moment là- était un domaine technologique exploitée principalement par l’armée. Nous étions aux études embryonnaire sur le sujet entre 1970 et 1990.
Avec la création d’internet, le domaine cryptographique prend de l’ampleur.
Quelques années plus tard, en 1992, trois amis Eric Hughes, Timothy May et John Gilmore se sont réunis la première fois pour donner naissance au mouvement cypherpunk.
Eric Hughes était un professeur de mathématique à l’UC Berkeley. Timothy May travaillait pour la société Intel. Gilmore était informaticien et il travaillait pour Sun Microsystemes ( aujourd’hui Oracle).
À l’origine, le groupe se rencontrait mensuellement pour parler de cryptographie. Très rapidement, Eric Hughes à créer une newsletter où tout le monde pouvait s’inscrire. Thimothy May à publié au même moment “The Crypto Anarchist Manifesto“. C’est devenu par la suite, les bases d’une référence idéologique au mouvement cypherpunk.
Une communauté qui s’est agrandie rapidement
Le mouvement commence à attirer de plus en plus d’utilisateurs. Ainsi, la programmeuse informatique et militante pour les droits civique Jude Milhon inventa le terme cypherpunk. Elle est à l’origine de la popularité de la cyberculture et de sa propagation dans le monde.
Elle a notamment collaboré avec les magazines cultes de la cyberculture à savoir Wired et Red Hirring.
Jude Milhon voulait faire une distinction avec le mouvement déjà connu à l’époque des CyberPunk. Même si les deux mouvement sont similaires – philosophiquement- la grande différence tient à l’usage de la cryptographie, au centre des cypherpunks. C’est pourquoi elle a utilisé le mot “cypher” qui signifie en anglais “chiffrement”.
Le “Cypherpunk Manifesto” de Eric Hughes
Ce document a été rédigé et publié par Eric Hughes en 1993. C’est ce document qui marque le début officiel du mouvement Cypherpunk. Le Manifeste rappelle que la technologie doit servir la liberté, la sécurité et la confidentialité de tous les utilisateurs.
Le document insiste sur la nécessité de créer un système de transaction anonyme. C’est comme cela que la confidentialité des utilisateurs pourra être assurée. Ce système de transaction anonyme assurerait aussi aux personnes de ne pas avoir à dévoiler leurs identités. Tous les systèmes de transactions financières à ce moment là reposaient sur les banques. Or, celles-ci exigent des documents d’identité pour pouvoir effectuer la moindre transaction.
Après ce premier manifeste, Timoty May à publié “The Crypto-Anarchist Manifesto” qui est un document qui développe davantage la nécessité d’utiliser la technologie cryptographique.
Cela dit, l’auteur précise que tous les cypherpunks peuvent ne pas adhérer aux idées du manifeste. Il reprend les idées générales qui animent la communauté.
Son essai sera reproduit dans ce qui est appelé le Cyphernomicon écrit sous la forme d’une FAQ dans laquelle les détails du mouvement sont détaillées.
Voici ce qu’on peut lire dans le manifeste :
La vie privée est nécessaire pour une société ouverte à l’ère électronique. La vie privée n’est pas un secret. Une affaire privée est quelque chose que l’on ne veut pas que le monde entier sache, mais une affaire secrète est quelque chose que l’on ne veut pas que quiconque sache. La vie privée est le pouvoir de se révéler sélectivement au monde.
La recherche de la préservation de la vie privée est au coeur des préoccupations des cypherpunks.
Voici un autre extrait :
Nous, les Cypherpunks, sommes dédiés à la construction de systèmes anonymes. Nous défendons notre vie privée avec la cryptographie, avec des systèmes de transfert de courrier anonymes, avec des signatures numériques et avec de la monnaie électronique.
De surcroît, dans le The Cyphernomicon, l’auteur expose également les problèmes liés à l’utilisation de la cryptographie.
C’est globalement un document de référence qui montre bien l’objectif ultime des cypherpunk que de protéger les individus contre la surveillance de masse.
Quels sont les principes des CypherPunks?
Les principales valeurs défendues par les cypherpunk peuvent être listés comme cela :
- Protection de la vie privée : Les cypherpunks considèrent que la vie privée est un droit fondamental et inaliénable des individus. Ils défendent le droit des gens à communiquer, à se déplacer et à échanger des informations en toute liberté. Les cypherpunk cherchent à se protéger de la surveillance massive.
- Usage de la cryptographie : Les cypherpunks affirment que l’utilisation de la cryptographie doit être requise pour sécuriser les communications, protéger les données et assurer l’anonymat des utilisateurs. C’est pour eux, un outil essentiel pour protéger la vie privée des individus et contrer la surveillance gouvernementale.
- Lutter contre la censure : Les cypherpunks sont critiques à l’égard des pratiques de la censure en ligne. Ils considèrent que la confidentialité et la liberté d’expression sont des droits inaliénables et cherchent à résister aux tentatives de restriction de ces droits. Il est absolument nécessaire de pouvoir publier des informations importantes ( WikiLeaks va dans ce sens). Aider par exemple les lanceurs d’alerte dans les pays autoritaire à pouvoir transmettre des informations.
- Préserver son anonymat : Les cypherpunks voient l’anonymat comme une mesure de protection contre la répression et la censure, tout en reconnaissant que cela peut également être utilisé à des fins illégales. (Cf le site The Silk Road fondé par Ross Ulbricht).
- Décentralisation : La décentralisation des systèmes et des réseaux ppermet de réduire la vulnérabilité aux attaques, à la censure et aux régimes autoritaires. Cela permet également de réduire les failles de sécurité propre aux systèmes centralisées.
Ainsi, le Bitcoin est un logiciel open source qui entre parfaitement dans le code de valeur des cypherpunk.
Quelle est la méthode opératoire des cypherpunks ?
“Cyperpunk writes codes”, c’est cela la slogan des cypherpunks.
Concrètement, un cypherpunk agit principalement sur internet. Son arme et son outil est la cryptographie. En 1997, le cypherpunk britannique Adam Back à développé Hashcash. Il s’agissait d’un système de transaction anonyme pour limiter les cyberattaques.
En 1998, l’ingénieur informatique chinois Wei Dai a proposé l’idée d’une “B-money”. Il s’agissait de la première fois où l’on parlait concrètement d’un système de paiement électronique anonyme et distribué.
Wei Dai et Adam Back ont été les deux premières personnes contactés directement par Satoshi Nakamoto lorsque Satoshi Nakamoto travaillait sur le Bitcoin en 2008. D’ailleurs, le système b-miney est noté en référence dans le livre blanc du Bitcoin.
Pour rappel : la plus petite fraction d’Ether s’appelle le Wei pour faire un clin d’oeil à Wei Dai. De même, la plus petite fraction de bitcoin s’appelle “satoshi” en hommage à Satoshi Nakamoto.
En 2004, le développeur Hal Finney s’est servi du logiciel Hashcash (développé par Adam Back) pour créer le premier système de preuve de travail ( proof-of-work). Satoshi Nakamoto retiendra la preuve de travail pour développer le Bitcoin.
Pour ce qui est de Hal Finney, il est connu pour être le tout premier destinataire de Bitcoin lors de sa mise en service en 2009.
—>Lire la lettre “Bitcoin et Moi” de Hal Finney.
Ainsi, les scripts écrits par les cypherpunks sont toujours gratuits et accessible à tout le monde sur internet. Ils favorisent la création et l’usage de logiciels open source accessible et ouverts à tout le monde. L’idée est que la technologie est perfectible et qu’il faut laisser la possibilité à chacun de l’améliorer. La recherche du profit n’est pas le but recherché par les cypherpunk.
On remarque d’ailleurs qu’aujourd’hui encore, la blockchain a gardé ce système de code open-source. On peut même dire que si la technologie ne cesse d’évoluer, c’est en grande partie du fait que le code soit ouvert à tous.
Quel est leur rôle dans la création du Bitcoin?
Comme on vient de le voir dans le paragraphe précédent, la création du Bitcoin découle de nombreuses recherches et expérimentations. Satoshi Nakamoto n’a pas crée le Bitcoin, ex nihilo.
L’un des pionniers du développement des cryptomonnaies est sans conteste David Chaum. Il est l’inventeur de nombreux protocoles cryptographique et a fortement influencé le progrès de cette science. Ainsi, il est même considéré comme le père de la monnaie électronique.
Il a formulé les bases théoriques de la technologie cryptographique. En développant DigiCash dans les années 80, il a mis en place le tout premier protocole de monnaie numérique basé sur la cryptographie.
Certes, DigiCash n’a pas aboutie mais il a donné les bases pour les prochaines tentatives en la matière. D’ailleurs, dans “The Cyphernomicon”, au chapitre 12.12, on voit bien la mention de “Magic Money”. On voit aussi les premières problématiques que cela soulève.
Il a fallut des nombreuses réflexions et projets expérimentaux avant de parvenir à créer le Bitcoin. De même, beaucoup de personnes estiment que le succès du Bitcoin s’explique aussi par la crise financière de 2008. La crise bancaire a été telle que la seule alternative était de créer un système financier qui ne soit pas lié aux banques.
Qui sont les cypherpunks les plus connus?
Par définition, les cypherpunks ne sont pas “connus” du grand public. Oui, ce sont les chantres de la vie privée…
Pourtant, certains cypherpunks ont gagné une notoriété et parfois contre leur gré. C’est typiquement le cas de Julian Assange. C’est le fondateur de WikiLeaks et il représente bien le mouvement à lui seul. D’ailleurs Julian Assange a déclaré avoir rejoint le mouvement cypherpunk en 1993.
Dans son sillage, on trouve Jacob Appelbaum qui a été l’un des développeurs ( à l’origine anonyme) de Tor. Il s’agit d’un logiciel qui permet d’accéder au dark web. Jacob Appelbaum a été un porte parole et un défenseur de WikiLeaks.
Bram Cohen est un autre cypherpunk connu. Il a fondé la plateforme de partage de fichiers en peer-to-peer : BitTorrent. En 2017, il a co-fondé le réseau Chia avec la crypto Chia qui est une solution d’hébergement de fichiers en ligne.
A priori, Satoshi Nakamoto reste l’un des plus grands noms des Cypherpunk. Même si personne ne connait son identité, on peut estimer qu’il était membre du mouvement.
Le mouvement des Cypherpunks est-il encore d’actualité?
À partir du moment où l’on recherche à préserver la confidentialité et la sécurité, alors le mouvement cypherpunk est toujours pertinent. D’ailleurs, saviez-vous que le succès des NFT appelés “CryptoPunk” sont des clins d’oeil avisés au mouvement CyperPunk?
Tant qu’il y aura internet, il y aura toujours des personnes pour défendre le droit des individus. L’attrait grandissant des cryptomonnaies montre que les cypherpunks ont gagné du terrain. Pourtant, on constate que l’origine idéologique du Bitcoin est peu connue. Certaines personnes utilisent le bitcoin sans même en comprendre les valeurs et les principes qui ont motivé sa création.
Ainsi, dans une interview accordée à Coindesk ( et relayé par Reason), Timothy May à déclaré qu’en voyant ce qu’est devenu le Bitcoin aujourd’hui ( convoité par les États et les institutions financières), “Satoshi vomirait”…
Pour aller plus loin et approfondir vos connaissances sur le mouvement Cypherpunk, voici quelques ressources :
- Une série de vidéo documentaire sur l’histoire des Cypherpunk: Le rêve d’un monde libre et sans frontière.
- Lire l’article en anglais de Coindesk sur les pensées de Timothy sur l’univers crypto actuel.
- Le site de Thimoty May: Nakamotoinstitute qui met à disposition de tous, tous les documents et textes fondateurs liés au cypherpunk et à la création des monnaies numériques.
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Remarque : Aucun conseil financier n’est donné dans cet article ni dans tout autre article sur zonebitcoin. Il s’agit d’information dont vous êtes le seul juge et maitre. Soyez responsable de vos investissements et n’investissez qu’une somme dont vous êtes prêt à perdre.
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