Lorsque Satoshi Nakamoto à lancé Bitcoin, le 3 janvier 2008, il a inscrit dans le premier bloc que l’on appelle le « genesis block« , le titre du journal anglais The Times de la même journée. Le titre de l’article en question s’intitule. » Chancellor on brink of second bailout for Banks », que l’on peut traduire par » Le chancelier sur le point d’effectuer un second plan de sauvetage pour les banques ».
Ainsi, on peut raisonnablement supposer le créateur du Bitcoin n’a pas choisit ce titre au hasard. Mieux encore, on peut penser qu’il a voulu par là nous donner un référentiel pour comprendre l’existence même de Bitcoin. C’est notamment grâce à cette citation que l’on peut déduire avec plus ou moins d’assurance que le créateur du Bitcoin voulait créer une monnaie différente du FIAT et de créer in fine un système monétaire différent.
De fait, la création du bitcoin s’inscrit dans le contexte très particulier de la crise financière de 2008.
Ainsi, la récente faillite de plusieurs banques importantes dont la Silvergate et la Silicon Valley Bank, là encore, les titres des journaux parlent de « plan de sauvetage » (« bailout ») pour couvrir les pertes et remettre en ordre (ne serait-ce qu’en surface) l’économie.
Les bonnes vieilles méthodes n’ont donc pas pris une ride depuis 2008…. »Aux grands maux, les grands remèdes »…Faut-il en rire ou en pleurer?
Plus personnes ne semblent le savoir, hormis les partisans du bitcoin…
La chute de la Silicon Valley Bank, un remake de 2008 ?
Récemment, le marché financier a été fortement secoué par la faillite la Silicon Valley Bank, la deuxième plus grande faillite bancaire de l’histoire américaine depuis 2008. Après un week-end agité où Wall Street a craint de revivre la crise économique mondiale de 2008, qui a notamment été précipitée par la faillite spectaculaire le 15 septembre 2008 de l’une des plus vieilles banques américaine, la prestigieuse Leman Brothers.
Les souvenirs sont encore frais et le gouvernement a alors décidé in extremis d’ un plan de sauvetage pour la Silicon Valley Bank. La Fed a décidé de mettre sur la table plus de 25 milliards de dollars pour stopper l’hémorragie. La réponse fût rapide, et il fallut moins de 48 heures pour prendre une telle décision. Et pour cause, la solution apportée n’a rien d’originale. Il s’agit de réitérer l’opération qui consiste à injecter des capitaux publiques pour couvrir les pertes de la banque.
C’est alors, et sans surprise, la même solution qui a été proposé pour sauver la Silicon Valley Bank que celle qui a été utilisée pour sauver Leman Brothers…Aux vieux problèmes, les bonnes vieilles solutions. Encore une fois, donc, mais jusqu’à quand?
Pour Alexandre Counis, dans son édito dans Les Échos, « la faillite de la Silicon Valley Bank montre que les mécanismes créés après la chute de Lehman Brothers en 2008 se révèlent en pratique inopérants. »
En pleine tension, le bitcoin repart à la hausse
En pleine crise, le cours du bitcoin, quand à lui a bondi de plus de 20% au cours des 24 heures qui ont suivi les ces fermetures. Alors que les géants de Wall Street réclament un plan de sauvetage imminent pour survivre, Bitcoin se montre plus résilient que jamais.
Dans une perspective d’investissement, Bitcoin montre qu’il peut être dé-corrélé des marchés et fonctionner comme une valeur refuge, comme l’or, sur le long terme.
Cependant, c’est faire ici une lecture partielle de ce qui se passe. Il y a certainement une lecture plus profonde à faire. En effet, pour les partisans du bitcoin, Bitcoin est bien plus qu’une monnaie numérique. C’est surtout une alternative solide et judicieuse au système bancaire traditionnel. Ce dernier n’a plus besoin de nous démontrer qu’il est instable. Les crises financières et les plans de sauvetage incessants sont des preuves indiscutables des défauts intrinsèques du système.
Le énième plan de sauvetage pour sauver la Silicon Valley Bank peut faire rappeler le système de bricolage qui consiste à mettre un morceau de ruban adhésif sur le trou d’un tuyau qui ne cesse de s’agrandir…
Cependant, la hausse du bitcoin peut s’atténuer et sur le long terme et connaitre une baisse. Rappelons qu’aujourd’hui, bitcoin a certes atteint la barre des 24,000 $ mais il reste en dessous de son ATH de 67,000 $ atteint en novembre 2021. Ce n’est pas le cours du bitcoin qui est à prendre en compte ici. C’est plutôt ses fondements en tant qu’alternative à la monnaie FIAT qu’il faut l’analyser. C’est en effet là qu’est toute l’essence de Bitcoin.
Le temps est-il venu de considérer (enfin) Bitcoin?
Cela fait des années que les bitcoiners et les maximalistes bitcoin s’évertuent à dire que Bitcoin est une alternative au système bancaire actuel et qu’il constitue une monnaie bien plus solide (Sound Money) que les monnaie fudicaires.
Devant de telles épisodes de crises, considérer Bitcoin comme une alternative devient toujours plus réaliste. Plus le système économique mondial fait défaut et montre ses imperfections, plus Bitcoin devient pertinent. C’est ce qu’on appelle la théorie l’hyperbitcoinization, développé par le chercheur Daniel Krawisz au sein du Satoshi Nakamoto Institue.
Toutefois, même si l’écosystème Bitcoin s’étend toujours plus et qu’il devient même une monnaie légale dans quelques pays à l’instar du Salvador ou de la République Centrafricaine, le chemin à parcourir pour une considération plus profonde est encore long…
Faudra-t-il une énième crise pour que l’establishment daigne considérer Bitcoin à sa juste « valeur »?
L’histoire nous le dira.
[…] Encore un plan de sauvetage pour sauver les banques : Jusqu’ici tout va bien…? […]