Selon une étude menée par la plateforme BtcMarkets, la croissance des utilisateurs de sexe féminin s’est accélérée rapidement au cours de l’année 2020-2021, avec une augmentation de 172% contre une croissance 79% pour les hommes.
L’augmentation du nombre d’investisseurs féminin n’est pas anecdotique et reflète aussi de l’évolution du paysage financier et notamment de celui des cryptomonnaies, qui s’avère, finalement, moins clivant, sous le prisme du genre.
Toutefois, les femmes restent encore minoritaires et les inégalités de sexe transparaissent encore. En effet, en 2022, selon le Pew Research Center, il y a deux fois plus d’hommes qui investissent dans les cryptomonnaies que les femmes. Alors que 20% des femmes entre 18 et 29 ans ont déclaré s’intéresser aux cryptomonnaies, c’est près du double pour les hommes de la même tranche d’âge.
La présence toujours plus importante des femmes dans l’industrie crypto vient alors casser le stéréotype qui veut que la finance soit une industrie réservée aux hommes. Même si cela est encore vrai pour Wall Street, il semblerait bien que cela différent pour la finance décentralisée.
Et, c’est tant mieux. Il semblerait, effectivement, que la relation qui unit les femmes à la crypto soit à considérer de façon réciproque et non plus unilatérale. Autant les femmes s’émanciperait avec les cryptomonnaies, autant l’espace crypto deviendrait plus efficace.
Les femmes sont-elles de meilleurs investisseurs ?
De nombreuses études sur la finance comportementale ont révélés que les femmes s’avèrent plus réticentes au risque dans les décisions d’investissements, comparativement aux hommes. Il y a plusieurs raisons qui justifient ce comportement et la première raison à invoquer est celle de la construction sociale. Dans la majorité des cultures actuelles, on apprend aux femmes à être plus raisonnable, à limiter la prise de risques tandis qu’on va pousser les hommes, au contraire, à se montrer plus courageux, et donc, indirectement, à prendre plus de risques.
Une autre explication, plus pragmatique est partagée par Léa Lejeune, journaliste économique et fondatrice de Plan Cash, une newsletter d’investissement qui explique que les femmes se montrent plus raisonnables -financièrement parlant- dans la mesure où elles ont des salaires inférieurs à ceux des hommes. Fatalement, disposant de moins de ressources, elles seraient moins enclines à investir leur argent. CQFD.
Ce ne sont pas là les seules explications justifiant la différence de comportement financier observée entre les hommes et les femmes, mais nous pouvons nous asseoir un temps sur ces lectures pour comprendre pourquoi les femmes sont moins « degens » que leurs confrères masculins.
💡 Le mot « Degens » est un diminutif du mot anglais « degenerate » qui renvoie à l’idée de « dégénérescence » et de dépravation. C’est un terme largement utilisé dans la cryptosphère pour désigner les comportements de trading hautement spéculatif de certains investisseurs en herbe (généralement, qui ont la vingtaine ou moins). Le comportement degens consiste essentiellement à rechercher le profit le plus rapidement possible, et d’acheter des tokens (et surtout des « shitcoins« ) de la même manière qu’il achèterait et jouerait dans un casino. Aucune analyse financière et aucune connaissance en investissement ne sont requis pour être un « degens ».
De ce comportement différent, il en découle différences dans les résultats et les bénéfices issus des investissements. Une étude conduite en 2021 par Fidelity Investments a conclu que les femmes ont des meilleurs retours sur investissements que leurs confrères masculins (de 40 points environ). L’étude montre qu’en tradant moins fréquemment, elles auraient tout de même de bien meilleurs résultats.
L’étude affirme que les traders féminins surpassent les hommes, car elles seraient plus « patientes, précautionneuses et disciplinés ». Le succès des femmes traders tiendrait à une meilleure éducation académique et financière, particulièrement pour les femmes en Asie. La plateforme de trading Capital.com a affirmé par exemple que 37% des utilisateurs masculins avaient une licence ou un master contre 50% des femmes utilisatrices.
L’industrie crypto dominée par les hommes et les degens…
Les degens ont contribué à l’essor de nombreuses pratiques qui font une mauvaise publicité pour l’écosystème crypto : Protocoles construits sur des pyramides de Ponzi, NFT sans valeur, arnaques en tout genre, manipulation des cours, shilling sur des shitcoins, marketing vénal sur les réseaux, toxicités des débats, etc. Plus encore que de la mauvaise publicité, c’est surtout à une autodestruction que cela s’apparente. On pourrait au moins parler d’auto-sabotage dans la mesure où ce sont eux les premières victimes de leurs comportements. Comprenez que ce sont eux qui ont perdu le plus d’argent ( Cf la magistrale chute du token Luna, la fermeture de nombreuses plateformes dont FTX, etc).
Cependant, rappelons que les degens ne représentent qu’une partie infime de la cryptosphère. À eux seuls, ils véhiculent le cliché d’une brochettes d’hommes immatures et masculinistes décomplexés qui pratiquent le trading comme ils jouent à World of Warcraft. C’est encore un stéréotype et rappelons qu’il existe bien entendu, des femmes degens qui adoptent et assument ce type de comportement financier.
Pour le fondateur de la plateforme BitGet, Gracy Chen, l’industrie crypto est « un Far West dominé par des spéculateurs masculins avec une culture de frère (« Bro ») renforcée par les récents scandales et la chute du marché », dit-il dans l’article publié sur Forkast, qui exhortent les femmes à occuper davantage de poste clé dans l’investissement et l’entreprenariat. Il ajoute que « l’engagement et le leadership des femmes [peuvent] aider [à créer] un environnement de travail plus positif et à améliorer l’amélioration des produits ».
L’entrepreneur Gracy Chen n’est pas le seul à partager cette idée et de plus en plus de personnes cherchent l’égalité du sexe dans l’industrie crypto afin de l’améliorer, sur plusieurs aspects.
Que peuvent apporter les femmes dans l’industrie crypto ?
L’auteure et conférencière Andie Kramer, à écrit un article sur Forbes, intitulé » The Crypto World Needs More Women« , dans lequel elle s’allie aux propos de Gracy Chen. Elle développe le propos en expliquant qu' »accroître l’égalité des sexes dans le monde de la crypto ouvrirait non seulement de nouvelles opportunités de carrière pour les femmes, mais apporterait également des changements positifs à la culture de la crypto et augmenterait son caractère innovant ».
Elle s’appuie sur les travaux de recherche qui montrent que la participation des femmes dans des postes de décision (à hauteur d’au moins 30%) améliore drastiquement le produit et les résultats commerciaux de l’entreprise. L’institut de recherche indépendant Gallup a constaté que les équipes mixtes obtenaient de meilleurs résultats que les équipes non mixtes. Cela s’expliquerait par le fait que les hommes et les femmes apportent « des points de vue, des idées et des informations sur le marché différents aux projets ». Le leadership diversifié permettrait de résoudre de façon plus efficace les problèmes que rencontrent les sociétés.
D’une certaine façon, les observations de Gallup tombent sous le sens, car au final, la diversité des genres vient briser la « pensée de groupe » homogène, ce qui conduit alors à moins d’étroitesse d’esprit, et nécessairement à plus de créativité.
Cependant, Andie Kramer affirme qu’inclure plus de femmes à des postes de décision relève d’un véritable changement de mentalité. Il y a des biais comme le biais d’affinité, qui consiste à apprécier naturellement les personnes qui nous ressemblent qu’il faudra dépasser. Il s’agira également de réduire les pratiques discriminatoires concernant les opportunités de carrière.
L’auteure conclut en insistant sur la nécessité de modifier également la culture d’entreprise qui doit lutter contre les comportements d’exclusion et de dénigrement que peuvent avoir certains hommes au sein de l’espace professionnel.
Les organisations féministes contre la culture « Crypto Bro »
Lorsqu’on observe le paysage crypto actuellement, on peut constater une domination masculine (voire masculiniste) dans l’espace. Il y a par exemple plus d’influenceurs et d’entrepreneurs du web3 masculins. Les hommes sont plus visibles car ils occupent aussi plus de postes « visibles ».
Qu’il y ait parmi eux, des trolls ou des masculinistes convaincus, cela n’est pas étonnant non plus. On pourrait citer quelques groupuscules actifs sur les réseaux mais cela n’aurait pas réellement d’importance, ici. Nous pouvons, a contrario, mettre en lumière le travail de certaines femmes pour soutenir le combat pour l’égalité des sexes dans l’industrie crypto. Il y a de plus en plus de femmes dans l’espace crypto, et ça aussi, c’est un fait.
L’illustratrice Yam Karkai à crée la collection World of Woman (WoW) afin d’utiliser l’espace NFT comme un vecteur pour avancer l’égalité des sexes. De nombreuses célébrités féminines actives dans la cause des femmes telles que Shonda Rhimes, Eva Longoria ou encore Huda Kattan ont contribué à la promotion de la collection.
On peut également citer des groupes cyber-féministe plus extrêmes encore comme le « Boys Club » fondé par l’activiste américaine Deana Burke. Le nom choisi est certainement équivoque car en réalité, le « boys club » est ouvert à toutes les personnes non binaires qui souhaitent s’informer sur le domaine des crypto-actifs.
Ainsi, face à des groupes partisans du masculinisme, nous allons trouver en face des groupes féministes. Pourtant, il n’est pas question de faire des raccourcis ou de décrier que l’espace crypto serait de l’un ou l’autre camps.
Bitcoin et les cryptomonnaies sont des outils, tout comme l’est internet ou les mathématiques. En soi, ce sont des outils neutres et tout le monde peut les utiliser pour la cause de se choix, sans que cela entache leur impartialité.
Réflexion finale
Nous avons bien conscience qu’en tant que journal crypto, nous usons du même marronnier à l’occasion de la journée internationale de la femme, le 8 mars. Nous avons, nous aussi, profité de cette journée spéciale pour ne pas pointer du doigt systématiquement la sous-représentation des femmes dans le secteur crypto mais de montrer au contraire, qu’il y a une évolution notable. De fait, nous avons pris le parti d’utiliser les données actuelles qui sont à notre disposition et de ne pas nous attarder sur les chiffres et les statistiques dépassées concernant l’inégalité des genres dans la cryptomonnaie ou dans la Tech.
Les chiffres, et nous voulons insister sur ce point, montrent une évolution « positive » de la situation des femmes dans l’univers crypto. Elles sont plus nombreuses à devenir investisseurs ou à créer des entreprises dans le Web3.
Nous espérons bien entendu qu’il y ait toujours plus de femmes qui entrent dans cet univers et que les hommes se montrent plus accueillant. Les femmes ont autant à gagner avec les cryptomonnaies que les cryptomonnaies avec les femmes. Tout le monde à y gagner.
Pour reprendre les propos tenus par Andie Kramer, « Aussi passionnant et dynamique que soit le monde de la cryptographie, son plein potentiel ne sera réalisé que si les femmes commencent à jouer un rôle de leadership plus important. »
Remarque : Aucun conseil financier n’est donné dans cet article ni dans tout autre article sur zonebitcoin. Il s’agit d’information dont vous êtes le seul juge et maitre. Soyez responsable de vos investissements et n’investissez qu’une somme dont vous êtes prêt à perdre.
Nos liens affiliés :
Acheter des cryptomonnaies ( de façon simple):
Pour générer des intérêts sur vos cryptomonnaies:
- Sur Youhodler ( Gagnez jusqu’à 12% d’intérêts)
Pour sécuriser vos cryptomonnaies:
Pour se divertir et jouer
- Le top pour l’Esport et le Paris sportifs bitcoin : CloudBet
- Découvrir les casinos bitcoin fiables