Au départ, les BRICs ne désignait que quatres pays émergents. Le petit « S » final étant celui du pluriel et ne désignant pas encore l’Afrique du Sud dans ce rapport. C’est en 2010 que l’Afrique du Sud a rejoint le groupe pour enfin former l’acronyme BRICS avec un grand “S”( pour South Africa).
L’acronyme BRICS est apparu la première fois en 2001 sous la plume de l’économiste britannique Jim O’Neill. C’était dans un rapport de la banque d’investissement Goldman Sachs intitulé “Building Better Global Economic BRICs”. Le rapportait indiquait que les économies des pays émergents allait se développer rapidement, et pourraient faire un contre-poids au G6 (aujourd’hui, le G7).
Récemment, lors de la dernière réunion des BRICS, l’idée de créer une nouvelle monnaie de réserve.
Il nous a semblé particulièrement intéressant d’ouvrir la question de la pertinence de cette nouvelle monnaie de réserve face à une domination mondiale du dollars. Plus encore, nous nous demanderons si le bitcoin ne pourrait pas y trouver là, un terrain neutre pour une adoption plus grande?
Dans cet article nous essaierons de répondre à toutes ces questions.
Qu’est ce que les « BRICS », qui en sont les membres et a quoi sert-elle?
Comme déjà annoncé à l’introduction de cet article, l’acronyme BRIC a été inventé en 2001 par l’économiste en chef de Goldman Sachs pour désigner les économies émergentes du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine.
Le terme a rapidement été utilisé pour désigner les pays à économie émergente (ou en voie de développement selon les terminologie choisies). Dès sa création, l’organisation voulait davantage peser sur la gouvernance économique mondiale. En 2009, le premier sommet de BRIC a eu lieu dans la ville de Ekaterinbourg (en Russie) en réponse à la crise financière de subprimes.
En 2010 l’Afrique du Sud a rejoint le groupe pour ainsi former l’acronyme “BRICS”. L’organisation est davantage un partenariat économique qu’une alliance politique.
Aujourd’hui, ces 5 pays regroupent au total plus de 3,22 milliards de personnes. Ce qui représente plus 41,25 % de la population mondiale. La Chine et l’Inde étant les pays les plus peuplés de la planète. En deux, ils représentent de loin la part la plus importante de cette population. Le BRICS gère désormais des institutions financières liées pour aider les pays émergents.
Les BRICS possèdent leur propre banque de développement
L’organisation a créé sa propre banque de développement à l’instar de la BAD ( Banque Africaine de Développement) en Afrique. La « Nouvelle Banque de Développement » (NBD) est basée à Shanghai, la capitale économique de la Chine. Elle dispose d’un capital de 100 milliard de dollars. La banque peut également prêter à d’autres pays non membres de BRICS souffrant de l’instabilité économique mais son capital ne peut pas descendre en dessous de 55%. Elle a également pour but de financer des grands travaux d’infrastructure et des projets de développement des pays qui en font la demande.
Il est important de souligner que les BRICS disposent également d’un “Fond monétaire d’urgence” de 100 milliards de dollars. Ainsi ces deux institutions financières, la NBD et le fond d’urgence, contribuent à offrir une alternative aux institutions financières mondiales que sont le FMI et la Banque Mondiale.
Pourquoi les BRICS souhaitent une nouvelle monnaie de réserve internationale?
Pour mieux comprendre d’où pourrait provenir un tel projet ambitieux, il est important de tout recontextualiser. Certes, l’histoire est longue, nous essaierons dès lors de revenir sur quelques éléments marquants. D’abord le système financier post-deuxième conflit mondial (les accords de Bretton Woods), l’inflation galopante ces dernières années, la crise de la Covid-19 et enfin les récentes sanctions contre la Russie suite du conflit russo-ukrainien.
Petit rappel historique sur les accords de Bretton Woods
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’objectif principal des Etats est de mettre en place une organisation monétaire mondiale en vue de favoriser la reconstruction et le développement économique des pays touchés par la guerre. C’est ainsi que seront signés les accords de Bretton Woods du 1ᵉʳ au 22 juillet 1944. Ils sont signés après trois semaines de débats entre 730 délégués représentant l’ensemble des 44 nations alliées.
Au sortir de ces assises, trois décisions majeures avaient été prises: Un taux de change fixe, mais ajustable ; la convertibilité des monnaies, mais des contrôles sur les flux de capitaux ; nouvelles institutions financières : FMI et Banque mondiale. Et l’autre élément plus important fut l’institution du dollar américain comme monnaie de réserve internationale.
N.B: L’absence de l’Union soviétique lors de ses assises est à souligner. C’est le premier accroc au caractère international des institutions conçues à Bretton Woods. L’URSS, l’un des vainqueurs de la seconde guerre mondiale, n’avait pas signé ces ni donné ses raisons. Elle avait simplement fait savoir qu’elle ne considérait pas comme opportune son adhésion actuelle.
Mais, malgré les changements structurels majeurs qu’a connus le système monétaire international au cours des 60 dernières années, le dollar américain demeure la monnaie de réserve internationale dominante.
En 1971, le président américain Nixon décide d’abandonner la convertibilité du dollars en or et c’est officiellement la fin des accords de Bretton Woods.
Lire : Le jour où Nixon a abandonné la convertibilité du dollars
S’affranchir du dollar américain et des DTS du FMI?
C’est à Pékin, lors du sommet, que le président russe Vladimir Poutine a annoncé que les cinq économies membres des BRICS prévoyaient d’émettre une nouvelle monnaie de réserve mondiale. « La question de la création de la monnaie de réserve internationale basée sur le panier de devises de nos pays est à l’étude« , avait alors déclaré Poutine . « Nous sommes prêts à travailler ouvertement avec tous les partenaires du salon« , a-t-il ajouté.
La décision des BRICS d’émettre une nouvelle monnaie de réserve mondial est une tentative d’accélérer la dédollarisation du monde. C’est en tout cas ce que pensent les analystes financiers. Sachant aussi que la Turquie, l’Égypte, l’Algérie et l’Arabie saoudite envisagent de rejoindre le groupe des BRICS.
Pour Chris Turner, responsable mondial des marchés chez ING, il s’agit d’une décision visant à remédier à l’hégémonie américaine perçue du FMI. Selon lui, cela permettra aux BRICS de construire leur propre sphère d’influence et leur propre unité monétaire dans cette sphère. Rappelons que déjà fin mai 2022, un rapport du Global Times notait que les membres des BRICS avaient été exhortés à mettre fin à leur dépendance à l’égard de la domination mondiale du dollar.
En même temps, les relations commerciales entre la Russie et les pays BRICS s’intensifient. Les récentes déclarations du président russe lors du sommet des BRICS ont fait dire aux Occidentaux que les membres des BRICS ne se réunissent plus juste pour « un talk show ». Mise a part l’Afrique du Sud, ces dernières années la Russie a également augmenté son aide étrangère et livré des armes aux pays d’Afrique subsaharienne. En outre, Poutine et d’autres dirigeants des BRICS ont ciblé l’hégémonie et l’exceptionnalisme des États-Unis dans des déclarations spécifiques publiées par les médias.
En quoi la nouvelle monnaie des BRICS pourrait profiter au Bitcoin?
Pour conclure, depuis la fin de la guerre froide la sécurité mondiale n’a jamais été aussi menacée qu’aujourd’hui. C’est vraisemblablement à la suite de toutes ces tensions géopolitiques, du positionnement économique entre la chine et les Etats-Unis, de l’inflation du dollars américain (monnaie qui ne repose plus sur l’or depuis 1971) que les BRICS veulent se créer une nouvelle monnaie de réserve mondial.
Dans ce contexte, il est alors possible qu’il y ait une sorte de nouvelle guerre froide financière avec la monnaie des BRICS et celle des USA. Or, pour certaines personnes, une troisième voie serait alors préférable. Celle-ci pourrait être celle de l’or ou celle du bitcoin. C’est en effet, le propos que tiennent les économistes partisans du Bitcoin comme Saif Ammous par exemple.
Le bitcoin apparait pour de nombreux pays émergents une issue et une alternative au dollars. Des pays qui veulent aussi s’affranchir du dollars à l’instar du Salvador ont opté pour le bitcoin pour s’affranchir du dollars. Puis, la République centrafricaine à légalisé le bitcoin tout en créant sa propre monnaie numérique étatique (sangocoin). Pour certains, le bitcoin pourrait même devenir la première monnaie panafricaine.
Avec la mise en place de la nouvelle norme ISO 20022 et du grand « reset » de l’économie, la question de la légitimité de la monnaie est réouverte. C’est dire comme la question de la monnaie et de la domination que cela implique est aujourd’hui plus que jamais d’actualité…
Ressources pour aller plus loin :
- Article de Chris Turner : https://think.ing.com/opinions/brics-the-new-name-in-reserve-currencies/
- Article publié par Cambridge University Press : https://www.cambridge.org/core/elements/can-brics-dedollarize-the-global-financial-system/0AEF98D2F232072409E9556620AE09B0
Remarque : Aucun conseil financier n’est donné dans cet article ni dans tout autre article sur zonebitcoin. Il s’agit d’information dont vous êtes le seul juge et maitre. Soyez responsable de vos investissements et n’investissez qu’une somme dont vous êtes prêt à perdre.
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