La société de minage Gridless améliore l’économie des villages africains

En règle général, lorsque l’on parle du minage de bitcoin, on a tendance à se focaliser uniquement sur la consommation d’énergie que cela requiert. Cela a toujours été le sujet de débats sulfureux entre ceux qui déplorent sa consommation et ceux qui défendent cette activité en affirmant que c’est une activité beaucoup moins énergivore que d’autres industries.

Le débat est complexe car il implique un nombre infini de données à analyser. Cependant, la recherche de la vérité exige que de se concentrer sur les nombres et sur les faits. Et, précisément, les faits nous indiquent que le minage de minage devient toujours plus vert selon le rapport publié par le Bitcoin Mining Consil (BMC).

Plus encore, si l’on considère les faits encore une fois, il s’avère que le minage de bitcoin comporte des « externalités positives ». Des fermes de minage dans des villages isolées contribuent à dynamiser l’économie locale et apportent de nouvelles sources de revenus pour les fournisseurs d’électricité.

Gridless est une société basée au Ghana qui exploitent différentes fermes de minage dans des villages en Afrique de l’Est et particulièrement au Kenya. En insistant sur une approche socialement et écologiquement éthique, Gridless utilise uniquement l’énergie produite par les énergies renouvelables dont les énergies hydrauliques principalement. La société consomme uniquement l’énergie produite en excédent, ce qui permet alors de financer le système électrique de la région tout en rendant son coût plus abordable pour les villageois.

Des projets pilotes fonctionnels dans des villages africains

Gridless construit et exploite des fermes de minage de bitcoin en Afrique là où précisément se trouve une production d’énergie renouvelable. Ainsi, la société installe ses fermes près de sources d’eau où des installations hydroélectriques fournissent de l’électricité. La société devient alors l’exploitant principal du réseau, ce qui contribue à financer et à rentabiliser le fournisseur d’électricité, qui peut, dès lors, réduire ses coûts d’exploitation. C’est au final, le village qui bénéficie d’une réduction des factures d’électricité, ce qui permet, dans un cercle vertueux de pouvoir l’utiliser davantage.

Les villages reculés ne disposent pas d’entreprises ni de demandes importantes pour utiliser de façon optimale l’électricité produite. Cela se traduit par un coût en électricité trop important à supporter pour des familles vivant principalement de l’agriculture. La distribution d’énergie dans ces villages n’étant pas rentable finit par être inexploitée et fatalement gaspillée.

• Lire : Le village africain qui mine du bitcoin

Le minage du bitcoin pourrait accélérer l’électrification de l’Afrique

Selon les données des Nations Unies, « l’Afrique de l’Ouest a l’un des taux d’accès à l’électricité les plus bas au monde ; seuls 42 % environ de la population totale et 8 % des résidents ruraux ont accès à l’électricité ». La problématique de l’accès à l’électricité est stratégique pour ces régions. La demande pour une énergie accessible financièrement et propre devient toujours plus intense mais l’offre ne suit pas.

La stratégie préconisée par Banque Mondiale consiste à installer des systèmes décentralisés d’énergie renouvelable, qui ne soient pas dépendante du réseau électrique nationale dans la mesure où « les systèmes distribués sont faciles à installer, fiables et ne mobilisent aucun investissement lourd, contrairement à la construction de grandes centrales électriques ».

En exploitant les systèmes électriques « off-grid » (qui ne sont pas connectés au réseau principal), les fermes de minage de Gridless font en sorte que l’énergie soit en priorité utilisée pour les besoins du village et ne consomme que l’excédent d’énergie qui serait autrement gaspillé.

Le minage de bitcoin, toujours plus « vert » et toujours plus décentralisé

Selon la dernière étude publié par le « Bitcoin Mining Consult (BMC) », l’accélération du hashrate mondiale utilisant des énergies renouvelables est une tendance qui s’accroit toujours plus pour différentes raisons, qu’elles soient écologiques ou économiques. Les mineurs de bitcoin recherchent, effectivement, à optimiser les coûts et se tournent alors vers l’énergie renouvelable qui est moins chère.

De même, si aujourd’hui les fermes de minage de bitcoin se trouvent principalement en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, l’Afrique commence peu a peu à se faire une place dans cette industrie. Les bénéfices économiques pour le continent seraient conséquents et de nombreux partisans du Bitcoin exhortent leurs gouvernements à développer cette activité, comme le témoigne l’initiative « Mano » en Éthiopie, par exemple. D’autres pays, comme l’Algérie, possède le coût de l’électricité le moins cher dans le monde, ce qui serait là, également, une formidable opportunité économique pour le pays et pour les mineurs de bitcoin. En effet, le minage de bitcoin peut réduire l »impact environnemental des sociétés pétrolières.

L’exploitation minière à travers le monde se diversifie, ce qui est également bénéfique en terme de sécurité pour le réseau Bitcoin.

La société Grilles n’est pas la seule, à s’être installée en Afrique et l’on peut citer la société BBGS Mining, spécialisée dans le minage de bitcoin utilisant de l’énergie verte. En installant une ferme de minage au parc naturel des Virunga, en République démocratique du Congo, BBGS permet de générer des revenus et de contribuer par là à la conservation de la plus riche en biodiversité d’Afrique.

Sources:

• https://www.un.org/fr/chronicle/article/developper-les-secteurs-de-lenergie-renouvelable-et-les-technologies-en-afrique-de-louest
• https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2022/11/09/world-bank-group-announces-major-initiative-to-electrify-sub-saharan-africa-with-distributed-renewable-energy
• https://www.technologyreview.com/2023/01/13/1066820/cryptocurrency-bitcoin-mining-congo-virunga-national-park/
• https://hydrobox.africa