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La pollution du Bitcoin : Entre le Bon, la Brute et le faux Truand

Le Bitcoin, cette monnaie numérique révolutionnaire, est devenue un phénomène mondial, suscitant à la fois l’enthousiasme et la controverse. Salué comme une avancée technologique majeure dans le domaine des paiements numériques, le Bitcoin offre la promesse d’une décentralisation financière, d’une sécurité renforcée et d’une confidentialité accrue pour ses utilisateurs. Il a le potentiel de perturber les systèmes financiers traditionnels, de rendre les transactions internationales plus rapides et moins coûteuses, et de donner accès aux services financiers à des millions de personnes non bancarisées dans le monde.

Cependant, derrière cette innovation financière prometteuse se cache une préoccupation croissante concernant l’impact environnemental du Bitcoin.

Son mode de fonctionnement basé sur la technologie de la blockchain et la preuve de travail (Proof of Work) engendre une consommation énergétique massive. Le processus de minage du Bitcoin, qui nécessite des ordinateurs puissants pour sécuriser les transactions, entraîne une demande exponentielle d’électricité.

Des études avec des résultats différents font alors surface et des campagnes comme celle de GreenPeace exhorte la communauté à changer le code de Bitcoin.

Dans cet article, nous nous aidons du triptyque complexe de “Bon, Brute et Truand” pour poser les questions cruciales sur la durabilité et l’impact environnemental du Bitcoin. Nous explorerons ces différentes facettes de la pollution du Bitcoin et examinerons les défis qui se posent pour que cette cryptomonnaie puisse réellement jouer un rôle positif dans un avenir durable.

Chapitre 1/ Le bon

Le Bitcoin, cette monnaie numérique qui a pris d’assaut le monde financier, est souvent acclamé pour sa promesse de décentralisation, de sécurité renforcée et de confidentialité accrue pour les utilisateurs. En effet, le Bitcoin a le potentiel de bouleverser les systèmes financiers traditionnels, en rendant les transactions internationales plus rapides, moins coûteuses et en offrant une accessibilité financière aux populations non bancarisées.

Une des caractéristiques principales du Bitcoin qui le qualifie comme “le Bon” est son fonctionnement décentralisé basé sur la technologie de la blockchain. Cette absence d’autorité centrale permet aux utilisateurs de s’engager dans des transactions financières sans l’intermédiaire de banques ou de gouvernements, ce qui peut réduire les frais et les délais associés aux transferts d’argent traditionnels.

De plus, le Bitcoin est souvent vanté pour sa sécurité renforcée grâce à la cryptographie sophistiquée qui protège les transactions et garantit l’intégrité des données. Cette sécurité accrue peut être particulièrement attrayante pour les individus et les entreprises qui cherchent à se prémunir contre la fraude et les piratages informatiques.

En tant que “Bon” potentiel pour l’inclusion financière, le Bitcoin peut jouer un rôle crucial en offrant des services financiers à des millions de personnes dans le monde qui n’ont pas accès aux banques traditionnelles. Cette accessibilité peut ouvrir de nouvelles opportunités économiques pour les populations marginalisées et les pays en développement.

Cependant, malgré ces atouts, le Bitcoin fait face à une sérieuse préoccupation qui ternit son image de “Bon”. Son mode de fonctionnement exige une consommation énergétique colossale, ce qui a des répercussions environnementales majeures.

De récentes études ont montré que le processus de minage du Bitcoin nécessite une quantité massive d’électricité, rivalisant parfois avec la consommation énergétique de certains pays. Ce minage intensif est lié au concept de preuve de travail (Proof of Work), qui requiert des ordinateurs puissants pour résoudre des problèmes mathématiques complexes et sécuriser les transactions.

Malheureusement, de nombreux mineurs de Bitcoin se tournent vers des sources d’énergie non renouvelables, telles que le charbon, pour alimenter leurs opérations. Cette dépendance aux énergies fossiles entraîne une augmentation significative des émissions de CO2 et a des conséquences dévastatrices pour l’environnement. Le Bitcoin est ainsi devenu un acteur controversé dans le débat sur le changement climatique, car ses émissions de carbone peuvent contribuer au réchauffement planétaire.

Face à cette réalité, le Bitcoin doit faire face à un défi de taille pour devenir réellement le “Bon” qu’il prétend être. Les partisans du Bitcoin continuent de chercher des solutions pour réduire son empreinte carbone, en explorant des alternatives telles que la preuve d’enjeu (Proof of Stake) qui nécessite moins d’énergie. Néanmoins, le chemin vers une viabilité environnementale pour le Bitcoin reste semé d’embûches.

En somme, le Bitcoin incarne un double visage – celui du “Bon” qui promet une transformation financière positive et celui de la controverse environnementale en raison de sa consommation énergétique massive.

Chapitre 2/ La Brute

La Brute dans l’histoire de la pollution du Bitcoin est représentée par la consommation énergétique colossale du réseau. Le minage du Bitcoin nécessite des ordinateurs puissants pour résoudre des problèmes mathématiques complexes et sécuriser les transactions. Ces calculs énergivores entraînent une augmentation exponentielle de la demande d’électricité, ce qui incite les mineurs à chercher des sources d’énergie bon marché et accessibles.

Malheureusement, de nombreux mineurs de Bitcoin se tournent vers les énergies fossiles, telles que le charbon, pour alimenter leurs opérations. Ces sources d’énergie ont un impact dévastateur sur l’environnement, libérant des quantités importantes de CO2 dans l’atmosphère et contribuant ainsi au réchauffement climatique. En effet, certains rapports estiment que le minage du Bitcoin émet autant de CO2 que certains pays entiers.

Cette empreinte carbone massive pousse de nombreux environnementalistes à remettre en question la viabilité du Bitcoin en tant que système monétaire durable, compte tenu de son impact négatif sur le climat.

Il faut savoir qu’il y a plusieurs études avec des chiffres qui sont jugés comme approximatifs pour certains experts d’ailleurs. Les deux grandes études publiés sont celle d’une part de l’université de Cambridge, qui s’intitule « Bitcoin Electricity Consumption Index (CBECI) ». Celle-ci donne une estimation en temps réel, actualisé toutes les 24h, de la consommation totale du réseau bitcoin.

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Une consommation électrique élevé comme beaucoup d’autres industries 

En réalité, il est important de reconnaître que le Bitcoin n’est pas le seul coupable en matière de pollution numérique. De nombreuses autres industries et systèmes financiers traditionnels ont également une empreinte carbone considérable. Les centres de données, les réseaux sociaux, les services de streaming, et même les institutions bancaires traditionnelles, tous nécessitent une quantité importante d’énergie pour fonctionner efficacement. Par exemple, les serveurs alimentant les géants du web consomment une quantité gigantesque d’électricité pour stocker et traiter les données des utilisateurs du monde entier.

Dans le secteur financier traditionnel, les banques et les systèmes de paiement mondiaux reposent sur des infrastructures complexes qui engloutissent également d’importantes quantités d’énergie. Les guichets automatiques, les terminaux de paiement, et les opérations bancaires en ligne contribuent tous à cette consommation d’énergie.

En comparaison, bien que le Bitcoin ait une empreinte carbone significative en raison de son mode de fonctionnement basé sur la preuve de travail, il est important de garder à l’esprit que d’autres secteurs de l’économie numérique et financière ont également des effets environnementaux importants. L’extraction des métaux précieux dont l’or représentent des industries avec des externalités négatives importantes.

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Ainsi, pour aborder le défi de la pollution numérique de manière globale, il est essentiel de considérer tous les aspects de notre économie numérique et de chercher collectivement des solutions durables pour réduire notre impact sur l’environnement.

Lire l’article : Voici les différentes innovations écologiques utilisées par les mineurs de bitcoin

Chapitre 3 : Le faux truand

Alors que le minage du Bitcoin a longtemps été critiqué pour sa consommation énergétique massive, il semble que des progrès significatifs soient réalisés pour rendre cette activité plus respectueuse de l’environnement.

De plus en plus de mineurs de Bitcoin prennent conscience de l’impact environnemental de leur activité et cherchent activement à adopter des pratiques plus durables. La communauté du Bitcoin explore des solutions innovantes pour rendre le minage plus vert et s’appuie sur les énergies renouvelables pour alimenter leurs opérations.

En effet, certains mineurs se sont tournés vers des sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique pour alimenter leurs fermes de minage. En exploitant ces énergies propres, ils cherchent à réduire leur empreinte carbone et à contribuer positivement à la transition vers une économie plus respectueuse de l’environnement, même si cela semble contre-intuitif de prime abord.

Lire l’article : Le Bitcoin est une solution “contre-intuitive” qui sert la cause écologique

Des projets pilotes et des initiatives communautaires ont été lancés pour encourager l’utilisation d’énergies renouvelables dans le secteur du minage du Bitcoin. Par exemple, certaines entreprises minières ont déplacé leurs opérations vers des régions géographiques où les énergies renouvelables sont plus abondantes, tirant ainsi parti de l’électricité propre disponible.

En parallèle, des innovations technologiques sont en cours de développement pour améliorer l’efficacité énergétique du minage du Bitcoin. Le secteur du minage du Bitcoin évolue donc vers un paysage plus vert, où des pratiques durables et des choix énergétiques responsables sont de plus en plus pris en considération.

La pollution du Bitcoin a poussé les mineurs à innové et à utilisé des solutions toujours plus écologiques. Les mineurs de Bitcoin prennent conscience de leur responsabilité environnementale et utilisent énergies renouvelables à plus de 60% selon le Bitcoin Mining Council.

Cependant, il est important de rester réaliste et critique dans cette évolution. Bien que des progrès soient accomplis, une adoption plus large d’énergies renouvelables et de pratiques durables dans le minage du Bitcoin est encore nécessaire pour avoir un impact significatif sur la réduction de l’empreinte carbone de cette cryptomonnaie.

Cependant, l’industrie du Bitcoin doit continuer à innover et à agir de manière proactive pour que le minage devienne véritablement vert et contribue à un avenir plus durable pour la cryptomonnaie et l’environnement.

Réflexions finales

Et peut-être que là, vous vous dites, mais alors pourquoi ne pas passer à la proof of stake pour bitcoin? Cela semble de prime abord, la solution parfaite, après tout Ethereum le fait non? Et, ça réglerait une bonne fois pour toutes, le problème de la pollution du Bitcoin?

En fait, la réponse est plus délicate. Déjà, il faudrait que les mineurs acceptent un tel changement et que tout le matériel qu’ils ont acheté ( on parle de très gros investissement) devraient être abandonné, alors que le rendement est encore possible. Il faudrait aussi qu’on renonce quelque peu à l’énorme sécurité du réseau bitcoin pour passer au POS qui l’est moins techniquement.

Seulement, il n’empêchent que la question écologique reste un vrai enjeu sur lequel travaillent les partisans du bitcoin. La pollution du bitcoin est alors un leitmotiv.

On a par exemple proposé le « Lighting Network »; qui est un layer 2 ( couche supplémentaire) qui va permettre d’effectuer des transactions en dehors de la blockchain bitcoin. Cela améliore la vitesse et le cout des transactions mais qu’on se le dise c’est encore en développement. Cela pourrait quand même grandement désengrener la blockchain principale, mais bon, comme tout changement, ( on peut penser au gros débats qu’à suscité le changement Segwit, par exemple), il y a toujours des réfractaires, surtout que cela apporterait aussi son lot de dette technique….

La pollution du bitcoin ne doit pas être stigmatisé ou diabolisé. Il doit y avoir un travail scientifique et politique approfondie pour une cause qui nous incombe à tous.

Pour aller plus loin :


Disclaimer: Les avis publiés ici ne représentent pas des conseils en investissements. Les avis des rédacteurs ne constituent pas les avis du journal ZoneBitcoin. Faites systématiquement vos propres recherches avant de faire vos avis surtout lorsqu’il s’agit d’investissement.


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    La Rédaction ZoneBitcoin

    Passionnés par le Bitcoin, nos rédacteurs tentent de démocratiser leurs connaissances à travers des articles variés et touchant différents sujets.

    1 Comment

    1. Bonjour Inès,

      Bon article comme d’habitude mais peut-être un petit peu trop partial (désolé !).

      Je vais enfoncer les portes ouvertes, j’ai investi dans les cryptos depuis un moment déjà et ne vais donc pas « fustiger » pour le plaisir, je suis dedans jusqu’au cou ! Ça ne doit pas m’obliger à n’y voir que des points positifs pour le seul fait que j’ai investi dedans.

      Commençons par « l’estimation » de la consommation qui peut se faire en utilisant les données dispo. sur le web tel que le hashrate/s quotidien (https://bitinfocharts.com/comparison/bitcoin-hashrate.html) et la capacité de hash de la machine la plus performante du moment (Antminer S19j / 90TH/s).

      Pour faciliter les conversions, pour passer de Tera a Exa, il faut ajouter 6 zéros (https://www.cio-online.com/actualites/lire-comprendre-les-tera-peta-et-au-dela-1675.html).

      On a donc d’un côté un hashrate quotidien donc le pic a atteint l’équivalent de 171.000.000 TeraHash/s (171 ExaHash/s le 13 mai 2021) et de l’autre la machine la plus performante qui est capable de fournir 90 TeraHash/s donc (171.000.000/90)/24 heures=79.166 mineurs en admettant que tous les mineurs atteignent les 90TH/s et fonctionnent 24/24.

      La consommation donnée par le fabricant pour ce modèle de mineur est de 3.100 w/h à multiplier par 79.166 soit ce qui donne 245.414.600 Kw/h sur 1 seule journée. Pour donner une idée, la conso. quotidienne moyenne d’un foyer français est de 12,5 Kw/h, c’est-à-dire que dans le cas de ce pic, la consommation a atteint l’équivalent de la consommation de 19.633.168 foyers français (sur 1 journée) ou de 7.418.821 foyers américains (sur la même période), après chacun estime s’il pense que c’est beaucoup ou peu et bien évidemment, le hashrate fluctue et est depuis redescendu mais quand on regarde l’évolution au cours des 18 derniers mois, le hashrate/s moyen a été multiplié par 4 et devrait augmenter de la même manière dans le futur. C’est d’ailleurs relativement raccord avec un vieil article de bitcoin.fr (https://bitcoin.fr/la-depense-electrique-des-crypto-monnaies/) et qui a déjà presque 4 ans.

      Ensuite, l’argument qui revient souvent est de comparer la consommation énergétique du bitcoin avec la consommation d’autres industries et c’est au mieux un mauvais argument pour plusieurs raisons :
      – C’est un peu basique, ça revient à dire « oui mais c’est lui qu’a commencé », ça ne fait pas avancer le schmilblick et la mauvaise pratique d’une industrie ne peut pas justifier le fait qu’une autre fasse la même chose.
      – Les métaux précieux (or, argent, aluminium, platine) n’ont pas de valeur que marchande, ils servent aussi dans l’industrie (https://www.cafedelabourse.com/dossiers/article/or-industrie / https://ceal-aluquebec.com/transport-terrestre/) et sans eux nous reviendrions à avant la révolution industrielle (pas d’électricité, pas d’avions de transport, trains, voitures, pas d’industries alimentaires importantes, …)
      – Chaque kilowatt consommé à servi réellement à l’obtention de la matière première concernée, le bitcoin a choisi de faire un sorte qu’un bloc soit miné toutes les 10 minutes mais il faut bien intégrer que la quasi-totalité de l’effort fourni ne sert qu’a résoudre un calcul volontairement compliqué pour atteindre ces fameuses 10 minutes.
      – La plupart des métaux sont recyclables à vie et ont un impact direct dans le monde réel

      Côté solutions nous pourrions avoir :
      – Que toutes les industries au-dessus de x consommation d’énergie devraient avoir l’obligation de fournir de l’énergie renouvelable (ce qui est partiellement le cas mais miné, sans mauvais jeu de mots, par les quotas carbone, https://www.ecologie.gouv.fr/marches-du-carbone)
      – Mais c’est difficile à faire car il faudrait que tous les pays participent pour jouer à jeu égal
      – Que ces fameuses 10 minutes de frénésie calculatoire servent plutôt à faire avancer la science et celui qui à le plus participé remporte le panier (déplacement de l’utilisation de l’énergie)

      Je me doute que je ne vais pas me faire que des amis avec tout ça mais je pense qu’il faut savoir rester critique et ne pas trouver que des vertus à ce qui nous intéresse de près, le problème est réel et regarder ailleurs ne va pas le solutionner.

      Si on considère que l’étude de cambridge est faites dans les règles académiques et est donc relativement fiable, la consommation annuelle du bitcoin, s’il s’agissait d’un pays, le classe au rang Nº35 par consommation (https://www.wikiwand.com/fr/Liste_de_pays_par_consommation_d%27%C3%A9lectricit%C3%A9).
      Même dans le cas où nous ferions abstraction de la consommation totale, ce que je trouve le plus démentiel c’est la consommation par mineur qui tourne normalement 24/24.

      Pour finir sur une note plus joyeuse, la production électrique n’a pas vocation de rester indéfiniment nucléaire et/ou fossile, ça pourrait être une bonne idée que d’investir une fraction de nos précieux bitcoins dans des startups qui se lancent dans la production d’énergie renouvelable et dans ce cas-là nous pourrions vraiment dire que nous aurons participer à changer le monde.

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